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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Non, les jeunes, vous n’aidez pas les Palestiniens!

Photo courtoisie
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Photo portrait de Joseph Facal

Joseph Facal

2025-10-06T15:30:00Z
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Lundi et mardi, des dizaines de milliers d’étudiants de cégep et d’université seront en grève en «soutien à la cause palestinienne», selon la formulation la plus répandue.

Vous trouverez parmi les manifestants des tas de définitions de ce qu’est la «cause palestinienne».

Soutien au Hamas? Destruction d’Israël? Sympathie pour un peuple martyrisé? Demande d’un cessez-le-feu? Solution à «deux États»?

Choix

Attardons-nous cependant sur les dates choisies pour la grève: les 6 et 7 octobre.

Les manifestants auraient pu choisir n’importe quelles dates, mais ils ont choisi celles-là.

Le 7 octobre 2023, les combattants du Hamas sont entrés en Israël, ils ont massacré 1300 personnes et en ont pris 251 en otage.

La population d’Israël est inférieure à 10 millions d’habitants.

Par rapport à la population totale, ce nombre de victimes serait l’équivalent de 40 000 morts aux États-Unis, soit 13 fois plus que le nombre de victimes des attentats du World Trade Center le 11 septembre 2001, selon le Washington Institute.

Dans le choix de cette date, il y a au moins deux problèmes, comme me le fait remarquer une lectrice.

Il y a d’abord le mauvais goût, entendu ici comme une absence d’élégance et une faute morale.

On choisit, pour montrer son soutien aux Palestiniens, le jour où des innocents de l’autre côté de la barricade ont été massacrés.

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On encercle précisément cette date dans le calendrier.

C’est un peu comme si, dit ma lectrice, on organisait une manifestation masculiniste et proarme le jour de la commémoration du massacre de Polytechnique.

Il ne manque pourtant pas de dates authentiquement tragiques dans l’histoire du peuple palestinien.

L’autre problème est qu’on choisit habituellement une date pour souligner qu’il s’est passé quelque chose ce jour-là qui ne doit pas être oublié.

On choisit ici de souligner le jour où le Hamas a commis l'une de ses pires atrocités.

On approuve ce qui s’est passé le 7 octobre 2023? On le célèbre?

À l’UQAM, l’une des associations étudiantes termine son message à ses membres en scandant: «Parce qu’en Palestine, comme ici, la résistance est légitime [...].»

Le Hamas, des résistants? Son massacre du 7 octobre, un geste «légitime»?

Apparemment, puisque c’est la date choisie pour montrer sa «solidarité».

Incitation

Au Cégep Maisonneuve, une affiche d’une organisation étudiante (voir image ci-jointe) montre un individu en frappant un autre sur la tête, représentée par le drapeau israélien, et le sang jaillit.

Comme dit ma lectrice, si ce n’est pas une incitation à la violence, on se demande ce que c’est.

La direction du cégep autorise cela?

Nous ne sommes pas à Gaza ici, mais au Québec, où nos désaccords, même profonds, s’expriment par la discussion et la délibération.

La sympathie pour les Palestiniens ne justifie pas l’apologie de la violence sous le regard des administrations scolaires.

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