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L'article provient de TVA Sports
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Non, Kent Hughes n’a pas «volé» Lane Hutson: le jeune défenseur a défoncé un plafond interne chez le Canadien

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Photo portrait de Nicolas Cloutier

Nicolas Cloutier

2025-10-13T18:05:23Z
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Une aubaine, Lane Hutson? Il a laissé un peu d’argent sur la table, oui. Un vol en plein jour de Kent Hughes? Non. C’est un pas qu’il ne faut pas franchir et ce serait mettre en doute la bonne foi du directeur général du Canadien de Montréal ou encore les compétences des représentants du défenseur américain. On vous explique.

Les contrats signés par Nick Suzuki, Juraj Slafkovsky et Cole Caufield avaient ceci en commun: 16% de la valeur de l’entente était versée en bonis à la signature. Lane Hutson a complètement fracassé, lundi matin, ce plafond interne qui avait été établi chez les jeunes joueurs du Canadien de Montréal.

Avant de prêter à Kent Hughes l’intention d’avoir «volé» son jeune joueur étoile, considérez ceci: Hutson recevra près de 80% des 70,8 M$ qui lui sont dus en bonis à la signature. Dans les deux premières années de l’entente, notamment, il recevra un chèque mirobolant de 11 M$ chaque saison morte autour du 1er juillet ou du 1er septembre. Avant même le début du camp d’entraînement.

Bref, c’est un très bon contrat pour les deux parties.

Le temps, c’est de l’argent, veut le proverbe. Ce n’est pas un cliché digne d’un cadre de salle de bain: plus Hutson reçoit son argent rapidement, plus rapidement il peut obtenir un rendement et voir ses fonds fructifier. C’est pourquoi les supervedettes de la LNH ont généralement droit à ce traitement royal. Mais même Kyle Connor, en faisant sauter la banque à Winnipeg avec un contrat de 96 M$, a obtenu bien moins d’argent en bonis que Hutson: on parle de 41 M$ pour Connor contre 55 M$ pour le numéro 48.

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Et Noah Dobson, dans tout ça? On parle dans son cas de 38 M$ en bonis sur les 76 M$ du contrat, soit 50% de la valeur totale. C’est encore inférieur au cas de Hutson, qui n’aurait eu aucun droit d’arbitrage et n’aurait pas été admissible à une offre hostile le 1er juillet.

Êtes-vous toujours convaincu que Hutson s’est fait arnaquer?

Structure du contrat de Hutson selon PuckPedia

Première année | 11 M$ en bonis à la signature, 1 M$ en salaire de base

Deuxième année | 11 M$ en bonis à la signature, 1 M$ en salaire de base

Troisième année | 9,5 M$ en bonis à la signature, 1 M$ en salaire de base

Quatrième année | 6,5 M$ en bonis à la signature, 1 M$ en salaire de base

Cinquième année | 6 M$ en bonis à la signature, 1,2 M$ en salaire de base

Sixième année | 6 M$ en bonis à la signature, 1,2 M$ en salaire de base

Septième année | 5 M$ en bonis à la signature, 2,2 M$ en salaire de base

Huitième année | | 7,2 millions $ en salaire de base

La structure du contrat permet également à Hutson de faire des économies considérables sur l’impôt. Grâce à un traité canado-américain, un athlète (ou un artiste) des États-Unis peut obtenir un taux d’imposition réduit de 15% au Canada sur les bonis à la signature.

Pour éviter que Hutson soit doublement imposé, ce 15% serait pris en compte aux États-Unis comme crédit d’impôt étranger, si bien que le principal intéressé ne serait, au bout du compte, imposé qu’à la hauteur du taux fédéral aux États-Unis, lequel est de 37%. Voilà des économies substantielles.

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Hutson a peut-être laissé quelques millions de dollars sur la table, mais la structure de ce contrat que le Canadien lui a accordé lui permet de mettre énormément de sous dans ses poches. C’est à peine comparable à ce que Luke Hughes empochera, même si, en théorie, Hughes a obtenu un meilleur contrat, avec un salaire annuel moyen de 9 M$, supérieur aux 8,85 M$ de Hutson. Hughes a obtenu, lui, 2 M$ en bonis à la signature.

Jackson LaCombe est un autre jeune défenseur qui a signé un imposant contrat dans les derniers jours. Il n’a obtenu aucun dollar en bonis à la signature. Zéro. Niet.

Oui, Hutson a laissé un peu d’argent sur la table, et c’est louable. Mais pourvu qu’il l’investisse intelligemment, il en aura énormément dans ses poches, bien plus que d’autres joueurs qui ont signé un contrat semblable.

On peut couronner deux gagnants à l’issue de cette signature: Kent Hughes, qui a réduit la charge salariale dans les livres du CH grâce à la promesse d’une montagne de bonis (merci Geoff Molson), et Hutson, qui permet à son club d’être compétitif tout en assurant son avenir financier.

Ne dit-on pas que les meilleures ententes font le bonheur des deux parties?

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