Nombreux cas de SLA en Estrie: la Santé publique ouvre une enquête
Jasmin Dumas
La Santé publique ouvre une enquête pour faire la lumière sur ce qui semble être un nombre anormalement élevé de cas de sclérose latérale amyotrophique (SLA) dans la région, particulièrement dans le secteur de Windsor.

«L’objectif de l’enquête est d’aller évaluer s’il pourrait y avoir une cause environnementale derrière », explique le Dr Guillaume Vandal, médecin spécialiste en santé publique.
Cette enquête, qui débute à peine, a été ouverte à la suite du signalement de la veuve d’une victime de la SLA.
«Les questionnements ont commencé quand on est allé visiter la clinique de neurologie à Montréal. La première question qu’ils ont posée à Marco c’est s’il habitait dans les Cantons-de-l’Est», raconte Julie Dubois.
Son mari, Marco Brindle, a reçu un diagnostic de SLA durant la pandémie et est décédé de la maladie en janvier dernier. Le père de quatre enfants et grand-père de deux petits-enfants avait 61 ans.
«On s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup de personnes dans notre petit secteur qui ont eu ou qui avaient la maladie. J’ai fait des démarches et j’ai trouvé 18 personnes qui ont eu un diagnostic de SLA dans les environs de Windsor», révèle Mme Dubois.
La Sclérose latérale amyotrophique, connue aussi sous le nom de la maladie Lou-Gehrig, est une maladie neurodégénérative qui entraîne l’affaissement des muscles. L’espérance de vie des personnes atteintes est d’en moyenne deux à quatre ans.
Un travail de longue haleine
Le travail de la Santé publique pourrait durer des années. La première étape est d’abord de valider les informations fournies par la citoyenne, localiser les cas rapportés et tenter de faire des liens.
«Est-ce qu’il y a des caractéristiques communes entre ces personnes-là qui nous pisteraient vers des causes possibles? Pour l’instant, on ne sait pas si on va concentrer nos recherches sur Windsor, le Val-Saint-François ou l’Estrie au complet, tous les scénarios sont plausibles», soutient Le Dr Guillaume Vandal, responsable de l’enquête.
«C’est une démarche très complexe qui nécessitera des expertises médicale, géographique, toxicologique et épidémiologique, poursuit-il. On a une bonne partie de cette expertise-là à même la direction de la Santé publique, mais pour certains éléments on va devoir faire appel à des expertises externes. On a déjà commencé à contacter des neurologues pour nous aider sur le dossier pour l’expertise médicale concernant la SLA.»