Télétravail de rêve: ces «nomades numériques» québécoises profitent du coucher de soleil sur la plage tous les soirs
Gabriel Côté
Plusieurs Québécois profitent de la souplesse du télétravail pour bosser autrement. Ils installent leur bureau ailleurs dans le monde, dans un lieu qui concilie productivité et qualité de vie. Le Journal vous propose une incursion dans le quotidien de ces travailleurs qui ont troqué les tours de bureaux contre la liberté géographique.
Deux Québécoises qui se disent «nomades numériques» parcourent le monde avec leur ordinateur et vivent de leur blogue depuis une dizaine d’années, un mode de vie qu’elles jugent exigeant, mais qu’elles comptent conserver pour encore longtemps.
«Nous, on fait ce qu’on veut», explique Émilie Robichaud, qui est derrière le blogue Nomad Junkies avec sa camarade Safia Dodard.
Cela fait un peu plus de 10 ans que ces deux femmes, spécialistes du marketing, ont fait du voyage leur travail. Au quotidien, elles partagent des astuces pour les aspirants-voyageurs et elles produisent des «contenus commandités» pour des compagnies qui retiennent leurs services.
«L’idée, c’est de continuer à travailler, mais en étant déjà dans une destination où faire des activités le soir et la fin de semaine», expliquent-elles.
Faire des choix
Avec le temps, Émilie et Safia ont vu leur passeport tamponné à de multiples reprises en mettant les pieds dans plus de 80 pays.

Mais au fil des ans, elles ont constaté que l’augmentation du coût de la vie se fait ressentir partout. «Avant, voyager en Thaïlande, ça coûtait moins cher que d’être au Canada. Aujourd’hui, les coûts ont excessivement augmenté», observe Safia Dodard.
«Mais chaque soir, j’ai le coucher de soleil sur la plage, c’est une question de choix», poursuit-elle.
«Ça ramène à l’essentiel quand on est au Québec, renchérit sa collègue. La surconsommation, ça devient impossible. On se met à penser les dépenses en coût par jour de voyage. Alors on ne va pas acheter de sacoche à 2000$!» rigole-t-elle.
L’amour chez les nomades
Ce mode de vie permet aussi de multiplier les rencontres intéressantes, selon les deux voyageuses, et principalement avec d'autres voyageurs croisés sur place.
Les deux femmes ont d’ailleurs trouvé l’amour au gré de leurs excursions. Safia a rencontré un autre «nomade» allemand, avec qui elle a aujourd’hui fondé une famille. Émilie, elle, a épousé un capitaine de bateau.
«Ça me manque de juste partir»
La vie étant ce qu’elle est, même le travail à partir de destinations paradisiaques est parfois assombri par des moments d’ennui, admet Safia Dodard.
«Quand le voyage c’est ton travail, tu ne vois plus le voyage de la même façon. Tu ne deviens pas blasé, mais je me dis parfois que le voyage me manque», dit-elle.
«Par exemple, si on est au Mexique, les gens viennent et ils sont en vacances. Nous, on a notre routine, des réunions avec un client, des rapports à envoyer. Il y a des jours où je me dis: ça me manque de partir à l’aventure sans le travail», conclut-elle pensivement.
ÉMILIE ROBICHAUD et SAFIA DODARD
