«C’est décourageant, on travaille jour et nuit»: une cabane à sucre digère mal un groupe de 48 no-shows
Le gouvernement va bientôt imposer une pénalité de 10$ par client absent


Francis Pilon
La propriétaire d’une cabane à sucre familiale, en Estrie, dénonce vivement le fléau des no-shows après avoir eu une réservation pour se sucrer le bec de 48 personnes ayant brillé par leur absence ce mois-ci.
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«Mon but est surtout de sensibiliser les clients sur nos pertes de revenus importantes quand ils ne se présentent pas. Ça nous fait mal comme petite érablière ouverte seulement 10 semaines par année», déplore Joannie Paquette en entrevue avec Le Journal.
La propriétaire du Chalet des Érables, situé à Cookshire-Eaton, affirme que près de 50 chaises sont restées vides durant la fin de semaine du 22 mars. Elle précise que le groupe avait même confirmé sa présence 24 heures avant son arrivée.
«C’est décourageant, on travaille jour et nuit avec mon mari et nos deux jeunes enfants durant le temps des sucres pour tout préparer à temps. On n’est pas une multinationale, mais bien une petite famille qui essaie juste de gagner sa vie», explique l’entrepreneure de 34 ans.
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Une trentaine chaque semaine
Joannie Paquette, enceinte de son troisième enfant, assure qu’elle comprend qu’un «imprévu» peut survenir à la dernière minute ou qu’un jeune malade oblige une famille à s’absenter du repas.
Elle rappelle toutefois qu’un simple appel pour annuler lui permet d’économiser sur la nourriture préparée en trop ou encore sur les employés supplémentaires embauchés durant le temps des sucres.

«Chaque week-end, on parle d’environ une trentaine de no-shows chez nous. Le jeudi et le vendredi, je perds des heures et des heures de travail juste pour confirmer les réservations. C’est un jeu de chaises musicales. Sans quoi, j’aurais beaucoup de mauvaises surprises», lance en ricanant Mme Paquette.
La propriétaire de Chalet des Érables, qui peut recevoir 175 personnes, s’est tournée vers les réseaux sociaux, ce week-end, pour conscientiser le public sur les réservations fantômes. Elle s’est dite «fatiguée de ces absences qui pèsent lourd» sur son entreprise.
Bientôt des pénalités
Québec a annoncé, ce mois-ci, son intention de sévir contre les clients qui n’honorent pas leur réservation au restaurant.
Un projet de règlement prévoit en effet que les restaurateurs pourront imposer des frais d’environ 10$ par personne coupable de no-show, à condition d’avoir réservé pour un groupe d’au moins cinq clients.

Notons que les consommateurs pourront toutefois annuler leur réservation sans frais trois heures avant celle-ci.
Ce projet de règlement devrait normalement entrer en vigueur en juillet 2025.
► Selon l’Association Restauration Québec (ARQ), le phénomène des réservations fantômes entraînerait des pertes financières d’environ 49 000$ par établissement chaque année.
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