«Ni électricité, ni nourriture, ni eau»: des milliers de Palestiniens coincés dans le principal hôpital de Gaza
Agence France-Presse
Des dizaines de Palestiniens ont dû être enterrés dans une fosse commune selon le directeur du plus grand hôpital de Gaza, où des milliers de civils restent pris au piège des combats mardi entre Israël et le Hamas, une situation «horrible», alerte l'ONU.
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Par ailleurs, la pression est forte sur le gouvernement israélien pour qu'il obtienne un accord dès «ce soir» sur la libération des otages du Hamas, tandis qu'en coulisses les tractations semblent s'accélérer, selon plusieurs sources.
Plusieurs milliers de personnes, malades, personnel et civils déplacés par la guerre qui fait rage depuis le 7 octobre, s'entassent sur le site de l'hôpital al-Chifa, encerclé «de toute part» par l'armée israélienne, selon le Hamas qui fait notamment état de «tirs intenses».

Confirmant des affirmations de son allié israélien, la Maison-Blanche a assuré mardi que le Hamas et l'autre groupe palestinien Jihad islamique avaient «un centre de commandement et de contrôle depuis l'hôpital al-Chifa».
La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque du Hamas d'une ampleur et d'une violence jamais vues depuis la création d'Israël en 1948. Environ 1.200 personnes ont été tuées, selon les autorités israéliennes, en grande majorité des civils massacrés ce jour-là.
En représailles, Israël a juré d'«anéantir» le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza. L'armée pilonne sans relâche le petit territoire palestinien assiégé et a lancé une opération terrestre le 27 octobre.
Les bombardements israéliens ont tué 11.320 personnes, majoritairement des civils, parmi lesquels 4.650 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.
«Au nom de l'humanité»
Le directeur de l'hôpital al-Chifa a déclaré qu'au moins «179 corps» avaient été enterrés mardi dans une fosse commune.
«Il y a des corps qui jonchent les allées du complexe hospitalier et les chambres frigorifiées des morgues ne sont plus alimentées» en électricité, a raconté à l'AFP Mohammed Abou Salmiya.

Un journaliste collaborant avec l'AFP dans l'hôpital a raconté que l'odeur des corps en décomposition était étouffante.
Mardi, Médecins sans frontières a assuré sur X que des tirs avaient visé l'un des trois sites de MSF près de ce même hôpital, où se réfugiaient des membres de l'ONG et leur famille.
MSF a exhorté l'armée israélienne et le Hamas d'instaurer «un passage sécurisé» pour leur permettre de «quitter l'épicentre des combats intenses en cours à Gaza-ville» mais aussi des milliers de civils.
Le chef de l'ONU s'est dit «très inquiet de la situation horrible et des pertes humaines importantes dans plusieurs hôpitaux à Gaza», selon le porte-parole d'Antonio Gutteres, appelant à un cessez-le-feu immédiat «au nom de l'humanité».
Mardi soir, après «plus de dix jours de siège», le Croissant-Rouge palestinien a annoncé avoir pu «évacuer les patients, les blessés, leur famille et les équipes médicales piégés dans l'hôpital al-Qds» à Gaza-ville en direction du sud du territoire.