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L'article provient de Le Journal de Québec
Sports

NFL: la farce du Pro Bowl prend fin

Les amateurs, mais aussi les joueurs eux-mêmes, ont été nombreux à critiquer le Pro Bowl dans les dernières années.
Les amateurs, mais aussi les joueurs eux-mêmes, ont été nombreux à critiquer le Pro Bowl dans les dernières années. Photo d'archives, AFP
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Photo portrait de Stéphane Cadorette

Stéphane Cadorette

2022-10-02T04:00:00Z
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Quand la NFL a annoncé cette semaine qu’elle mettait fin au Pro Bowl dans sa forme actuelle, personne n’est monté aux barricades. Au contraire, il était grand temps que la ligue admette que la farce avait assez duré.

• À lire aussi: La formule du Pro Bowl modifiée pour du «flag football»

Tous sports confondus, le football est le sport qui se prête le moins à un match des étoiles crédible. Le contact fait tellement partie du jeu qu’il est devenu impensable de demander aux joueurs d’aller risquer une blessure pour divertir la masse lorsqu’il n’y a pas le moindre enjeu.

Présenté depuis 1951, le Pro Bowl a longtemps suscité l’intérêt des amateurs, mais de plus en plus, le match était disputé sans la moindre conviction. Il est facile de comprendre les joueurs, après une saison éprouvante physiquement et mentalement, de ne plus avoir envie d’un autre derby de démolition.

Nouvelle formule

Résultat, le spectacle a constamment décliné, au point de devenir une véritable honte depuis quelques années. La NFL a tenté quelques expériences pour rehausser l’intérêt en décroissance, sans succès.

C’est ainsi que la ligue a dévoilé ses intentions de transformer le traditionnel Pro Bowl en un événement d’une semaine qui misera sur des concours d’habiletés et qui culminera avec la présentation d’un match de « flag football ».

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Le match comme tel entre les étoiles de la conférence américaine et celles de la conférence nationale était devenu de toute manière moins viril qu’une démonstration Tupperware.

Aussi bien tenter de brasser la soupe en confiant l’événement à l’ancien quart-arrière étoile Peyton Manning et sa compagnie, Omaha Productions. Sachant qu’il a été lui-même sélectionné à 14 reprises au Pro Bowl et qu’il a entendu au fil des ans les doléances des joueurs, c’est une base intéressante pour repartir à neuf.

Au fil des ans, la NFL éprouvait de plus en plus d’ennuis à attirer les joueurs. Certains participaient au Super Bowl, d’autres soignaient des blessures et les moins intéressés prétextaient n’importe quelle raison pour ne pas se prêter à cette mascarade.

L’honneur d’être choisi est toujours demeuré important pour les joueurs, mais pas la participation à ce match qui n’en est pas un.

Même si 88 joueurs sont invités chaque année, pas moins de 135 ont été appelés pour garnir les alignements en 2016. C’est dire à quel point il fallait puiser loin.

C’était évidemment un problème, mais le commissaire Roger Goodell et ses acolytes se sont entêtés à continuer de présenter le Pro Bowl tant que les cotes d’écoute demeuraient au rendez-vous. Lors du dernier Pro Bowl, les cotes d’écoute ont été à leur plus bas et la ligue a tiré la plogue.

Tout n’est pas réglé

Le fait de se tourner vers une nouvelle formule, c’est bien, mais tout n’est pas réglé. Le processus de sélection des joueurs, qui s’apparente trop souvent à un concours de popularité, ne semble pas remis en question.

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En ce sens, l’équipe d’étoiles (All Pro) est bien plus révélatrice que les joueurs invités au Pro Bowl, et qui sont souvent les remplaçants du remplaçant du remplaçant.

Justement, il arrive trop souvent que des joueurs élus sur l’équipe d’étoiles soient boudés au Pro Bowl, ce qui est un non-sens. Par exemple, en 2018, des 27 joueurs élus sur l’équipe d’étoiles, six n’ont pas été invités au Pro Bowl, soit 22 % des plus méritants.

La nouvelle formule ne sera certainement pas parfaite, mais au moins, elle aura le mérite de ne plus faire semblant qu’un véritable match est présenté. 

5 points à surveiller 

1. L’EFFET LAMAR JACKSON

Rarement aura-t-on vu un joueur exercer autant d’impact au sein d’une attaque que Lamar Jackson cette saison. Il domine non seulement chez les quarts-arrières, avec 10 passes de touché, mais il est aussi cinquième dans la ligue pour les gains au sol (243 verges). En cumulant la passe et la course, il a été responsable de 12 touchés pour les Ravens. À lui seul, il en compte donc plus que 29 des 32 équipes !


2. AVIS AUX PARIEURS

Les Patriots sont à Green Bay, possiblement sans leur quart-arrière Mac Jones. La nouvelle a eu l’effet d’une bombe chez les preneurs aux livres, qui favorisent les Packers par un écart de 10 points. Pourquoi en parler ? Parce que, selon ESPN, il s’agit seulement de la deuxième fois lors des 20 dernières saisons que les Patriots sont négligés par au moins 10 points. La dernière fois, en 2020 face aux Chiefs, ils étaient négligés par 11 points et avaient perdu par 16.

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3. BEAUCOUP DE PARITÉ

Pour la cinquième fois seulement depuis la fusion de la NFL avec l’AFL en 1970, seulement deux équipes n’ont toujours pas goûté à la victoire après trois semaines d’activité, soit les Raiders (0-3) et les Texans (0-2-1). Cette situation s’était produite auparavant en 2012, en 1990, en 1989 et en 1988. La dernière fois qu’une seule équipe présentait une fiche de 0-3 après trois semaines, c’était en 1959, gracieuseté des Lions.


4. Ô CANADA

Cette semaine et la semaine prochaine, les joueurs de la NFL ont l’occasion de souligner leur pays d’origine ou celui de leur famille immédiate en portant le drapeau sur leur casque. Ainsi, 14 joueurs canadiens ont choisi d’adopter l’initiative, dont le Montréalais Benjamin St-Juste, avec les Commanders. Parmi les autres Canadiens qui participent, notons Chase Claypool (Steelers), Joshua Palmer (Chargers), Chuba Hubbard (Panthers) et Neville Gallimore (Cowboys).


5. DOMINANT TRAVIS KELCE

Même à 32 ans, l’ailier rapproché des Chiefs Travis Kelce ne montre pas de signes de ralentissement. Il compte déjà 17 réceptions pour 230 verges cette saison. Il pourrait se hisser au cinquième rang dans l’histoire cette semaine, s’il ajoutait 51 verges de gain à sa récolte. Parmi les ailiers rapprochés, Tony Gonzalez est loin devant à 15 127 verges, suivi de Jason Witten (13 046 verges), d’Antonio Gates (11 841 verges), de Shannon Sharpe (10 060 verges) et de Rob Gronkowski (9286 verges).

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