Le gouvernement fédéral se penche sur les informations du «New York Post» voulant que la plus grande ville américaine finance le déplacement en autobus de migrants en direction de Plattsburgh, près du chemin Roxham, à la frontière avec le Québec.

Selon nos informations, des fonctionnaires d’Affaires mondiales Canada aux États-Unis sont en train d’effectuer des vérifications auprès des autorités américaines pour connaître la validité des informations rapportées par le quotidien américain dimanche.

Le «New York Post» rapportait dimanche que des militaires de la Garde nationale ont aidé à distribuer des billets gratuits au terminus de bus de Port Authority à des migrants, qui seraient de plus en plus nombreux à vouloir s’établir au Canada.

Radio-Canada a confirmé l’information auprès du cabinet de la mairie de New York lundi après-midi.

La ville, aux prises avec une crise migratoire, paie donc des entreprises spécialisées dans les services aux migrants des programmes qui incluent la «réémission de billets» afin que ces derniers puissent se rendre dans d'autres villes américaines.

Or, plutôt que de se réinstaller ailleurs aux États-Unis, nombre d’entre eux choisiraient Plattsburgh comme destination avant de terminer leur périple en taxi jusqu’au chemin Roxham pour entrer au Canada.

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Ottawa ne commente pas le financement

Conscient que le dossier du chemin Roxham est toujours chaud, le gouvernement Trudeau n’a pas directement commenté le financement par New York des transferts vers le chemin Roxham.

En période de questions lundi, le porte-parole du Bloc québécois en matière d’Immigration, Alexis Brunelle-Duceppe, a déclaré que «les Américains doivent se bidonner quand ils entendent le Canada dire qu’il négocie pour moderniser l’entente sur les tiers pays sûrs».

«Les Américains ridiculisent le gouvernement fédéral», a soumis le député, qui redemande au gouvernement de suspendre l’Entente, en vertu de laquelle le Canada ne peut refouler les personnes arrivant à des points d’entrées non officiels, une demande soutenue aussi par le NPD.

«Le Québec n’a pas les ressources pour s’occuper des demandeurs d’asile du Canada entier. On ne peut pas ajouter ceux de New York en plus», a-t-il ajouté.

Le ministre de l’Immigration Sean Fraser a répondu que suspendre l’entente ne ferait que «changer le mal de place», sans commenter davantage la décision de New York de financer le transport vers Plattsburgh.

New York cherche des solutions

Selon le Post, qui a suivi le trajet risqué de plusieurs migrants, le Canada est une destination qui leur semble plus sécuritaire et prometteuse.

«L’année dernière, le Canada était le premier pays de réinstallation de réfugiés au monde, aidant ces derniers à jeter des bases et à commencer une nouvelle vie ici», avait déclaré Justin Trudeau en juin dernier à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés.

Aux prises avec un afflux historique de migrants, la ville de New York cherche des solutions pour gérer des refuges pleins à craquer.

Le maire Eric Adams avait déclaré l’état d’urgence en lien avec la crise migratoire en octobre dernier. Il a d’ailleurs réclamé une aide d’un milliard au gouvernement de Joe Biden pour soutenir les aides fournies aux migrants.

M. Adams a passé la nuit de vendredi à samedi, la plus froide de l’année, dans un refuge pour personnes migrantes afin de vanter la qualité des installations de New York.