«New Orleans Blues»: «Ce qui m’a inspiré de lui c’est sa voix» –Normand Brathwaite

Lors de son dernier voyage en Louisiane, Normand Brathwaite n’a pas fermé l’œil pendant 48h. 

Happé par la culture, l’ambiance festive, l’effervescence bouillonnante et le métissage des couleurs, des sonorités, des styles musicaux, le comédien-musicien a immédiatement ressenti l’urgence de partager cette richesse avec le public québécois.

«Ç’a été très formateur pour moi, parce que je me suis aperçu qu’il y avait toutes sortes de musique; il y a du blues, du funk, du bluegrass et plein d’autres affaires», a-t-il dit à l’Agence QMI lors des répétitions générales du nouveau spectacle New Orleans Blues, qu’il met en scène cet été à l’Espace St-Denis.

Réunissant sur scène les chanteurs Franck Julien, Leslie «Snooky» Alston, Élizabeth Blouin-Brathwaite et Dawn Cumberbatch en plus d’un ensemble de sept musiciens, le spectacle recrée l’ambiance carnavalesque de la Bourbon Street du French Quarter de La Nouvelle-Orléans. Il pige également dans le répertoire des artistes originaires la région, notamment dans les succès d’Elvis Presley, Jerry Lee Lewis et Britney Spears à travers la musique jazz, blues, funk et gospel.

«Mon but n’est pas que les gens sortent d’ici en se disant: “Je connais tout de la Louisiane”. Mon but, c’est que les gens se disent: “J’ai le goût d’aller en Louisiane”», a indiqué le metteur en scène, qui jouera d’ailleurs quelques percussions en plus d’y assurer les partitions d’harmonica.

Le metteur en scène a aussi prévu exploiter les nombreux écrans présents dans la salle pour plonger les spectateurs au cœur d’une expérience immersive, mais surtout festive.

Fayolle Jean Jr. en Baron Samedi 

Fayolle Jean Jr., qu’on pourra voir cet automne dans la nouvelle saison de Alertes, agira comme maître de cérémonie et partagera un peu de l’histoire de la Louisiane, qui a perdu son territoire au fil des époques, mais qui s’est forgé une identité forte grâce au métissage des cultures et des langues, entre autres avec le français et le créole.

Pour ce faire, il se glissera dans la peau du Baron Samedi, un des esprits de la religion vaudou, qui est le maître du trépan, le gardien du cimetière, a décrit le comédien, dont la voix a complètement charmé Normand Brathwaite en 2022, lorsque les deux hommes se sont échangé la réplique dans la pièce Sainte-Marie-la-Mauderne.

«Ce qui m’a inspiré de lui, c’est sa voix. Elle est tellement riche qu’elle accote le band. Il fallait qu’il fasse partie du show», a soutenu le metteur en scène.

Fayolle Jean Jr. aura également l’occasion, à quelques reprises, de pousser la chansonnette.

«Je chante, mais je ne suis pas chanteur. C’est un peu comme si je faisais du karaoké. Je vais “chanter” dans l’énergie de mon personnage», a-t-il dit, ne cachant pas sa nervosité à l’approche de la première représentation qui aura lieu ce mercredi.

«C’est sûr que pour moi les premières répètes ont été très dures parce qu’il y a des chanteurs extraordinaires. J’étais vraiment en admiration. J’ai dû m’enlever la pression et me dire: “Tu n’es pas un chanteur, amuse-toi tout simplement, comme tu fais d’habitude avec n’importe quel autre personnage”», a-t-il poursuivi, soulignant l’ambiance de fête qui émerge de ce projet qui l’occupera tout l’été.

Présenté en formule souper-spectacle, New Orleans Blues sera joué à compter de mercredi, et ce, jusqu’au 1^er septembre, à l’Espace St-Denis de Montréal, puis du 27 novembre au 8 décembre au Capitole de Québec.

Pour vivre l’expérience complète, c’est par ici.

Travailler avec les meilleurs au monde

Quand Normand Brathwaite a bâti la distribution du spectacle New Orleans Blues, il a voulu s’entourer des meilleurs musiciens qu’il connaissait, notamment de Marie-Josée Frigon (saxophone), de Jean-François Gagnon (trompette), de Joannie St-Amant (basse) et d’Emmanuelle Caplette, la batteuse de Belle et Bum, qu’il considère comme l’une des cinq meilleures batteuses au monde.

«Je trouve que les femmes ont été souvent sous-estimées. Quand j’ai commencé Beau et Chaud, il n’y avait pas de femmes musiciennes et j’ai réussi à rentrer, mais à la crowbar, Kat Dyson. Et après ça, elle a joué avec Prince... donc peut-être que j’avais raison de pousser autant pour l’avoir sur le show. Pour moi, c’est juste normal de m’entourer des meilleurs musiciens et ça adonne que je ne connais pas de meilleur bassiste ou de meilleur batteur que ces femmes-là», a ajouté le metteur en scène.

«Pour moi le plus important c’est qu’ils soient à l’heure, propre et talentueux, dans cet ordre», a-t-il poursuivi en riant.