À la veille du 1er juillet, ils perdent leur logement dans un incendie majeur
Un bon samaritain a cogné aux portes pour sauver les résidents

Zoé Arcand
À l’aube du 1er juillet, des familles se retrouvent à la rue à cause d’un incendie qui a ravagé leur immeuble du Sud-Ouest, même si elles se consolent de ne pas avoir été blessées, grâce à un bon samaritain qui n’a pas hésité à braver les flammes pour les secourir.
«Quand je suis sorti dans la cour en début de soirée avec ma conjointe, on a tout de suite remarqué l’odeur. Ça sentait tellement fort, on a tout de suite compris que ce n’était pas un barbecue», se souvient Sébastien Blais, qui habite près de la rue Hadley, où a fait rage un incendie dimanche en soirée.
Le couple s’est alors précipité dans la ruelle, d’où l’homme de 31 ans a aperçu de la fumée s’échapper d’un immeuble d’habitation où résidaient neuf ménages.

«Je n’ai pas réfléchi une seconde et je suis parti à la course», explique-t-il.
Empruntant les escaliers extérieurs situés à l’arrière du bâtiment, il a crié «au feu», en français et en anglais, et frappé «très fort» à toutes les portes, méthodiquement.

Tous les résidents ont ainsi pu évacuer à temps.
Ils perdent tous leurs biens
Amine Faris, un locataire de cet immeuble, était au travail lorsque sa femme l’a contacté par vidéo.

«Quand j’ai décroché, j’ai vu que mon appartement était en flammes», a-t-il raconté ce lundi au Journal, soulagé d’avoir retrouvé sa femme vivante.
Heureusement, son épouse s’en est sortie, après avoir été réveillée par le bon samaritain qui tambourinait à sa porte.
«On est très reconnaissants, mais on ne va pas bien du tout», soupire l’homme de 25 ans dont les seuls biens qui restent sont les vêtements qu’il portait sur lui.

Sa femme et lui seront logés pendant trois jours par la Croix-Rouge, mais pour la suite, ils sont dans le néant, d’autant plus qu’ils n’ont aucun réseau à Montréal qui pourrait leur venir en aide.
Puisque leur famille et leurs amis sont tous au Maroc, leur pays d’origine, le couple craint de se retrouver à la rue.
Pas d’assurances
Jérémy Deschênes, 33 ans, qui avait emménagé dans cet immeuble en avril dernier et qui n’était pas assuré, a tout perdu lui aussi.

«En plus, ça avait été quand même difficile de me trouver un appartement», souligne celui qui peut compter sur des amis pour l’héberger pendant quelques semaines.
Il venait tout juste de rentrer d’un voyage de quelques jours en Outaouais quand Le Journal l’a rencontré. À son arrivée chez lui lundi matin, il s’est buté à un immeuble barricadé et lourdement endommagé par les flammes.
«Je suis assez malchanceux dans la vie, mais là ça atteint un sommet inégalé», explique-t-il, ses bagages à la main. Toujours sous le choc et épuisé, il admet ne pas totalement réaliser ce qu’il lui arrive.

Une centaine de pompiers ont été déployés pour éteindre l’incendie, qui a été maîtrisé vers 23h dimanche soir. Rien ne porte à croire que le feu soit de nature criminelle, selon le Service de sécurité incendie de Montréal.
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