Neuf ans de détention pour ce pédophile qui mentait sur son âge pour amadouer de jeunes garçons
Styve Chouinard a agressé sexuellement un ado de 13 ans vulnérable et leurré sept autres jeunes


Erika Aubin
Un pédophile qui mentait sur son âge passera neuf ans et demi à l’ombre pour avoir leurré six garçons et agressé sexuellement un ado de 13 ans particulièrement vulnérable peu après avoir été remis en liberté dans l’attente d’un procès.
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Styve Chouinard a fait «preuve de manipulation psychologique, de mensonges et de préméditation pour arriver à ses fins. Il a agi comme un prédateur sexuel [...] jusqu’à ce qu’il soit définitivement arrêté et détenu», a déploré le juge Jean-Philippe Marcoux, lundi.
Le magistrat a ensuite condamné le pédophile à neuf ans et demi de pénitencier. Chouinard avait déjà plaidé coupable à une kyrielle d’accusations, dont contacts sexuels et leurre, au palais de justice de Longueuil. Il a fait huit victimes au total.
Il s’est fait arrêter une première fois à Saint-Jérôme pour avoir leurré un ado de 12 ans rencontré dans un skate park. L’homme de 33 ans envoyait notamment des déclarations d’amour au jeune qui, lui, le trouvait «insistant».
Dans l’attente de son procès, il avait pu recouvrer la liberté après s’être engagé à respecter plusieurs conditions.
Des mensonges pour l’amadouer
Peu après, Chouinard a rencontré un garçon de 13 ans à l’épicerie à Longueuil. Pour gagner sa confiance, il a fourni un faux nom et a prétendu avoir 20 ans, même s’il en avait plutôt 30.
Il lui a aussi acheté de la bière, du liquide à vapoter et des vêtements. Ils ont construit ensemble une petite cabane dans laquelle le pédophile a abusé du jeune garçon à plusieurs reprises. Chouinard a été pris sur le fait par la mère de sa victime, à qui il avait aussi menti sur son âge.
«Celle-ci a été bernée par le délinquant. [...] Elle est susceptible de subir, elle aussi, de profondes souffrances», a souligné le magistrat.
Après sa deuxième arrestation, les policiers ont trouvé dans le cellulaire de Chouinard de troublantes conversations avec plusieurs garçons ayant de 11 à 14 ans. Il leur demandait notamment de se masturber.
Le leurre d’enfants «demeure une forme de violence sexuelle morale et psychologique pouvant causer un grave préjudice», a noté le juge Marcoux.
«Le risque de séquelles psychologiques chez les différentes victimes demeure bien réel, alors qu’elles étaient toutes en transition vers l’adolescence, une période charnière du développement d’un enfant», a-t-il ajouté.
Des images troublantes
Finalement, les enquêteurs ont aussi découvert 1598 images et 612 vidéos de pornographie juvénile dans le téléphone de Chouinard. Certaines images montraient des bébés de 6 mois ou encore des jeunes avec les chevilles et les poignets attachés.
Pour déterminer la sentence, le juge a notamment pris en considération les remords sincères du délinquant ainsi que sa prise de conscience de sa déviance sexuelle et des torts causés aux victimes.
Ses conditions de détention à la prison de Sorel-Tracy ont aussi eu un impact. Chouinard a été en confinement complet dans sa cellule l’équivalent de 60 jours en raison notamment du manque de personnel, de la présence de drones ou de menaces à la sécurité.
Styve Chouinard, qui présente un risque de récidive élevé, sera inscrit au registre des délinquants sexuels pendant 20 ans.