Négociations entre le PGA Tour et LIV Golf: même Donald Trump n’arrive pas à faire ratifier un accord

Il y a longtemps que le sujet de réunification du golf professionnel masculin traîne sur la table. Quasi deux ans, en fait. Bien que le président américain agisse comme facilitateur pour unir le circuit de la PGA à LIV Golf dans leurs interminables négociations, Donald Trump n’a pas encore réussi. Rien n’indique aussi qu’il y parviendra.

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En campagne électorale, Trump se targuait qu’il serait en mesure de régler l’épineux dossier en moins de 15 minutes. Six semaines depuis son entrée en poste dans le Bureau ovale, rien n’est plus aussi certain.

Questionné à la Maison-Blanche il y a 10 jours à savoir quel est son plus gros défi entre un pacte pour mettre fin à la guerre en Ukraine ou l’unification du PGA Tour avec LIV Golf, le président n’avait pas mis de temps à répondre.

Selon lui, un pacte entre les deux factions du golf professionnel était plus compliqué à conclure, avait-il dit avec un sourire.

À la lumière du peu d’informations obtenues sur le sujet lors de la traditionnelle conférence de presse du commissaire du circuit de la PGA, Jay Monahan, à l’aube du Championnat des joueurs cette semaine à Ponte Vedra Beach en Floride, le président n’a peut-être pas tort.

Interminable

Si les dirigeants du circuit et les représentants des joueurs à la table de négociations avec le Fonds public d’investissement d’Arabie saoudite (PIF) répètent depuis des lunes que les discussions sérieuses cheminent, c’est beaucoup plus compliqué et éreintant qu’on ne peut le croire.

Aux dires du commissaire, plusieurs obstacles subsistent et il n’est pas question de parapher un accord final pour diminuer la force de son circuit.

Selon Monahan, Trump faciliterait franchement le processus. Rappelons que ses parcours sont les hôtes de tournois du circuit financé entièrement par l’Arabie saoudite depuis la saison inaugurale en 2022. Il a depuis joué avec le gouverneur du PIF, Yasir Al-Rumayyan, à plusieurs occasions. Ce même dirigeant de l’un des plus riches fonds souverains étrangers qui fait l’objet d’une enquête du Département de la justice américaine depuis près de deux ans.

Au début de février, Trump a reçu Al-Rumayyan, Monahan, Tiger Woods et son collègue Adam Scott à la Maison-Blanche pour accélérer les négociations. Mais cette rencontre n’aurait pas permis d’y arriver, avaient indiqué de hauts dirigeants du circuit de la PGA dans les heures suivantes.

Avance rapide à cet évènement phare du circuit à Sawgrass cette semaine où Monahan fait son usuel état des forces, il appert que des principes fondamentaux de LIV Golf ne peuvent être appliqués au PGA Tour qui tient mordicus aux siens mis en place lors de sa fondation en 1968.

À cet égard, on croit que l’obstacle principal est le format de jeu. LIV Golf vante sa formule par équipe qui en est son porte-étendard. Le PGA Tour ne veut pas déroger de sa traditionnelle formule en partie par coup sur 72 trous avec les meilleurs joueurs réunis sur les plus beaux parcours d’Amérique.

Ouverture, mais...

«Nous croyons qu’il y a de la place pour intégrer les éléments importants de LIV Golf à la plateforme de la PGA, a indiqué Monahan. Mais nous ne le ferons pas de manière à diminuer nos forces et nos initiatives avec les partisans et nos partenaires.

«Dans ces négociations, nous avons retiré des obstacles, mais d’autres subsistent. Nous faisons toutefois tout ce que l’on peut pour rapprocher les parties, a-t-il ajouté.

« Au cœur de négociations complexes, surtout lorsque vous êtes sur le point de parvenir à une avancée décisive, les discussions connaissent des hauts et des bas. Le plus important est le respect mutuel que nous avons bâti ces dernières années.»

«Le seul accord que nous regretterions, c’est celui qui compromettrait l’essence du jeu et qui fait la marque du PGA Tour.»

Pour l’instant, aucune autre réunion avec le président Trump n’apparaît au calendrier, pas plus qu’une date ultime pour ratifier un accord.

Alors que l’avenir du golf professionnel masculin devait s’éclaircir en 2025, le doute subsiste au détriment des amateurs.