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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Négociations avec Trump: politiquement parlant, Mark Carney a encore du temps

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Photo portrait de Raphaël Pirro

Raphaël Pirro

2025-08-01T04:00:00Z
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Mark Carney n’est pas près de payer le prix politique pour l’absence d’une entente avec les États-Unis de Donald Trump à ce stade-ci, mais le jeu pourrait devenir périlleux si l’incertitude se poursuit jusqu’à l’automne.

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Alors que les négociations piétinent, le nouveau premier ministre jouit toujours d’une lune de miel auprès d’un électorat bien conscient qu’avec Trump, personne ne l’a facile.

«Pour le moment, il y a beaucoup de gens qui sont prêts à donner la chance au coureur, mais ça ne durera pas éternellement, observe Daniel Béland, politologue et directeur de l’Institut d’études canadiennes de McGill. Je pense que c’est très difficile de naviguer cette période avec Trump et que beaucoup de citoyens comprennent ça.»

Les coudes sortis?

En campagne électorale, le chef libéral avait promis de se battre avec rudesse pour le Canada, comme au hockey, avec son slogan «sortons les coudes (elbows up)».

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Au départ, M. Carney rêvait d’en arriver à une entente au milieu de l’été. Depuis, la date limite pour l’accord a été repoussée à au moins deux reprises.

Entretemps, il a adopté un ton plus conciliant, alors qu’en coulisses, les fonctionnaires et le personnel politique travaillent d’arrache-pied pour décrocher un accord le plus convenable possible.

Tout cela se déroule pendant l’été, quand l’attention des Canadiens est fixée ailleurs et que son plus influent critique, Pierre Poilievre, se concentre sur son élection partielle en Alberta.

Le portrait pourrait changer si les électeurs, en reprenant leur routine d’automne, se rendent compte à la rentrée parlementaire que le dossier n’a pas avancé.

Il ne faut pas que ça traîne

«C’est ça le problème pour Carney, poursuit l’expert. Si ce n’est pas réglé vendredi, ce n’est pas la fin du monde, mais si ça traîne jusqu’à la rentrée et qu’il y a des tarifs importants, là, ça va être plus compliqué.»

Le scénario idéal pour Mark Carney serait probablement «une résolution au moins temporaire» pour donner du souffle et du recul aux négociations.

Inversement, se précipiter pour signer une entente aux termes désavantageux pour le Canada lui porterait un coup encore plus dur.

Le premier ministre a réussi à jouer avec les attentes en avisant les Canadiens qu’une entente avec les États-Unis inclurait fort probablement des tarifs.

Mais qu’il y ait une entente ou pas, «politiquement, ça va aussi dépendre de comment Mark Carney va expliquer la situation», selon M. Béland.

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