Négociations avec Trump: à l’approche de la date limite, le suspense demeure entier

Raphaël Pirro
Il est possible que les négociations avec les États-Unis se poursuivent au-delà de la date limite de vendredi, selon Mark Carney. Pendant ce temps-là, Donald Trump martèle que la date est «ferme» et qu’aucune extension ne sera accordée.
«Les négociations sont constructives, elles sont complexes, elles continuent. Il y a une possibilité que les négociations ne finissent pas le 1er août», a déclaré le premier ministre mercredi après-midi.
De son côté, Donald Trump s’est montré inflexible.
«LA DATE LIMITE DU 1ER AOÛT EST LA DATE LIMITE DU 1ER AOÛT – ELLE EST FERME ET NE SERA PAS PROLONGÉE. UN GRAND JOUR POUR L’AMÉRIQUE!!!» a-t-il écrit sur son réseau, Truth Social, tôt mercredi.
D’Ottawa à Washington
Après avoir déclaré lundi que les négociations avec les États-Unis avaient atteint une «phase intensive», Mark Carney a dépêché une délégation à Washington pour poursuivre les discussions dont les détails sont jalousement gardés.
Le ministre du Commerce canado-américain, Dominic LeBlanc, l’ambassadrice Kirsten Hillman et même le chef de cabinet du premier ministre, Marc-André Blanchard, font partie du lot.
M. Carney a révélé lundi qu’il voyait «une zone d’atterrissage» permettant aux deux pays d’en arriver à une entente à temps, mais a refusé d’entrer dans les détails.
Pour le Canada, un scénario sans entente pourrait mener à de nouveaux tarifs de 35% sur des exportations qui ne cadrent pas avec l’entente de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique, représentant environ 10% de nos exportations.
Le bouleversement continue
Donald Trump a continué mercredi son chantier de transformation du système économique mondial à coups de déclarations à l’emporte-pièce et de décrets.
Il a adopté un décret imposant des droits de douane de 50% sur le cuivre en vigueur dès vendredi, faisant chuter les cours du cuivre à la Bourse des métaux de New York.
Or, contrairement à ce qui était prévu, les États-Unis ont limité la surtaxe aux biens fabriqués à partir du cuivre, plutôt que sur le matériau à l’état brut, limitant les dégâts pour l’industrie minière canadienne.
Donald Trump a aussi annoncé de manière impromptue des tarifs additionnels de 40% au Brésil, ce géant de l’économie sud-américaine dont le gouvernement actuel, selon lui, mène une «chasse aux sorcières» contre l’ancien président de droite Jair Bolsonaro.
Cela porterait à 50% les droits de douane imposés au Brésil dès vendredi. En entrevue avec le New York Times, le président Lula da Silva a signalé qu’il n’y a pas de «raison d’avoir peur».
«À aucun moment le Brésil ne négociera comme s’il était un petit pays face à un grand pays. Le Brésil négociera en tant que pays souverain», a déclaré le président de gauche.
Dans d’autres déclarations, il a menacé l’Inde de tarifs douaniers de 25% sur l’ensemble de ses exportations et promis d’annuler l’exemption de tarifs qui vise les importations de produits de moins de 800$ US livré en dehors du système postal.
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