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L'article provient de TVA Nouvelles

Négociations avec Québec: les directions d’écoles passent aux moyens de pression et ça va toucher les parents

Photo d'archives, Agence QMI
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Photo portrait de Daphnée  Dion-Viens

Daphnée Dion-Viens

2025-04-03T19:19:53Z
2025-04-03T19:36:30Z
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Le ton monte d’un cran dans les négociations entre Québec et les directions d’école, qui exerceront des moyens de pression à partir de lundi.

Les parents ne devront plus s’attendre à des retours d’appels ou de courriels après 17h ou pendant la fin de semaine, sauf en cas d’urgence.

Les directions d’école refuseront aussi de répondre aux sondages, collectes d’information et demandes de reddition de comptes provenant du ministère de l’Éducation.

Le mot d’ordre a été lancé jeudi par les trois associations qui représentent les directions dans toutes les écoles publiques québécoises.

«On veut faire monter la pression parce qu’il n’y a rien qui bouge» à la table de négociation, déplore Carl Ouellet, président de l’Association québécoise du personnel de direction des écoles.

Une grève possible?

Les services aux élèves ne seront pas touchés pour l’instant, mais les directions affirment être prêtes à aller plus loin s’il le faut. La possibilité de déclencher une grève est même envisagée.

«Ces moyens de pression là vont augmenter assez rapidement s’il n’y a pas d’ouverture. Les gens sont très mobilisés, il y a beaucoup, beaucoup de grogne», affirme Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE).

«Les gens sont même prêts à aller jusqu’à la grève s’il le faut», ajoute-t-il.

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Les directions d’écoles peuvent déclencher une grève, affirme la FQDE qui s’appuie sur un jugement récent de la Cour suprême reconnaissant le droit de grève à l’Association des cadres de la Société des casinos, même si ses membres ne sont pas syndiqués.

Cette grève est toutefois envisagée dans une «troisième phase» de moyens de pression, précise M. Prévost.

Rémunération et charge de travail

Le contrat de travail des directions d’école est échu depuis avril 2023. Les premières rencontres de négociation ont commencé cet automne, mais les discussions achoppent toujours autour de la rémunération et des mesures à mettre en place pour diminuer la charge de travail.

Les directeurs et directrices d’école travaillent en moyenne plus de 50 heures par semaine, selon leurs associations, qui réclament un rattrapage salarial afin d’inciter davantage d’enseignants à faire le saut en gestion.

Les offres patronales se limitent à la hausse de 17,4% accordée aux employés du secteur public, déplorent les directions, qui tiennent à corriger une «anomalie» dans les échelles salariales.

Le salaire d’un enseignant d’expérience est présentement plus élevé que celui d’une directrice adjointe qui en est à ses premières armes en gestion, ce qui rend le recrutement très difficile, selon les associations.

«L’écart est vraiment insuffisant pour que ce soit attractif», affirme Kathleen Legault, présidente de l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire.

«Nos banques de candidats n’ont jamais été aussi basses», ajoute Carl Ouellet.

Au Conseil du Trésor, on confirme que l’offre sur la table est la même que celle qui a été consentie au personnel syndiqué, «en échange de mesures visant à permettre l’accroissement de la force de travail et à favoriser une meilleure organisation du travail».

«Le gouvernement est conscient des enjeux actuels», ajoute-t-on dans une déclaration écrite.

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