Négociations avec les médecins: la FMSQ demande l’intervention de Legault
Les médecins spécialistes ne font plus confiance au ministre Dubé pour renégocier leur accord-cadre

Patrick Bellerose
Le lien de confiance est rompu entre Christian Dubé et les médecins spécialistes, qui demandent l’intervention du premier ministre pour renouveler leur enveloppe de rémunération. De son côté Québec, étudie l’idée d’une loi spéciale afin de mettre un terme à leurs moyens de pression.
Rien ne va plus entre les deux clans.
La Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) a écrit au premier ministre, samedi, pour réclamer son intervention dans le dossier.
Tant les tentatives de négociation que la médiation se sont heurtées à «l’entêtement de votre ministre et sa volonté de punir les médecins pour les problèmes du réseau de la santé», affirme son président, le Dr Vincent Oliva, dans sa missive.
«Cette attitude empêche les accords potentiels avec vos porte-parole à la table de négociations dont on perçoit, dans leur cas, la bonne foi. Quant au ministre Dubé, il a perdu notre confiance», ajoute le président de la FMSQ.
Dr Oliva demande donc au premier ministre de «donner instruction à vos équipes de mener à bien cette négociation, et de soutenir les efforts du médiateur».
Demande rejetée
La réponse du premier ministre n’a pas tardé. Québec maintient sa volonté de faire adopter le projet de loi 106 afin de lier une partie de la rémunération des médecins à des cibles de performance.
«Cette transformation est essentielle pour assurer l’accès partout sur le territoire», écrit François Legault.
«Au cours des dernières semaines, nous vous avons fait connaître une série de paramètres qui démontrent notre ouverture à convenir d’une entente. Cependant, notre objectif d’offrir l’accès à tous les Québécois demeure ferme», ajoute le premier ministre.
Tout comme la présidente du Conseil du trésor, il invite maintenant la fédération à poursuivre les négociations.
Loi spéciale?
Dans les officines du gouvernement, on affirme désormais que «tout est sur la table» pour régler le conflit.
Québec pourrait ainsi imposer une loi spéciale pour mettre fin aux moyens de pression, principalement le boycottage de l’enseignement.
Lundi, les doyens et doyennes des quatre facultés de médecine au Québec ont annoncé que «plus de la moitié des finissantes et finissants» ne pourront être diplômés comme prévu cette année».
Cela représente environ 500 étudiants.
Le report les empêchera d’entrer en fonction comme médecins résidents le 1er juillet prochain, affectant ainsi les soins aux patients.
La possibilité de faire adopter le projet de loi 106 sous bâillon est également à l’étude, à Québec.
Vote important
Du côté de la FMSQ, un vote important était prévu lundi soir sur la possibilité d’appliquer de nouveaux moyens de pression.
Les médecins spécialistes pourraient, par exemple, étendre leur boycottage de l’enseignement aux médecins résidents, alors que celui-ci s’applique uniquement aux étudiants non gradués pour le moment.
En entrevue sur les ondes du 98,5 FM, lundi matin, le président de la FMSQ a révélé que sa fédération réclame une hausse de rémunération d’environ 17%, soit un pourcentage similaire à celui du Front commun syndical en 2023.
La semaine dernière, le ministre Christian Dubé affirmait que les médecins de famille réclament, pour leur part, une hausse de 30%. Leur fédération médicale n’a pas confirmé cette information.
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