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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Négociations avec les médecins: «Ça va brasser», dit Legault

Legault dit qu’il «ne reculera pas» devant le syndicat

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Photo portrait de Patrick Bellerose

Patrick Bellerose

2025-05-07T14:37:22Z
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François Legault promet de modifier une fois pour toutes la rémunération des médecins québécois. Québec déposera jeudi un projet de loi pour lier 25% de leurs revenus à l’atteinte de certains indicateurs de performance. 

«Je l’ai souvent dit, on n’aura jamais un réseau de la santé qui est efficace tant qu’on n’aura pas une prise en charge de tous les Québécois, à commencer par les médecins de famille», a déclaré le premier ministre caquiste mercredi matin.

Selon lui, environ le tiers des médecins «doivent en faire plus». «Je ne vais pas reculer, contrairement aux autres gouvernements qui ont toujours reculé avec le syndicat des médecins», a-t-il promis.

François Legault prévient toutefois les Québécois. «C’est certain que ça va brasser», dit-il.

«C’est quelque chose qu’on discute depuis plusieurs années, plaide le premier ministre. Le syndicat des médecins a toujours refusé de prendre ses responsabilités.»

Rémunération

Le projet de loi déposé jeudi par le ministre de la Santé, Christian Dubé, devrait revoir en partie la rémunération des omnipraticiens et des spécialistes.

Il donnera ainsi suite à la proposition du Conseil du trésor, rendue publique il y a deux semaines.

Pour les médecins de famille, Québec proposait de lier 25% de l’enveloppe de rémunération à des indicateurs de performance, comme le fait de rendre disponibles 18 millions de plages de rendez-vous par année.

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Les médecins spécialistes devront également accepter de consacrer le quart de leurs revenus à l’atteinte d’objectifs déterminés par le ministère de la Santé (voir encadré).

Dans les deux cas, s’ils échouent, Québec ne versera pas les sommes, précise la proposition gouvernementale.

La Fédération des omnipraticiens du Québec (FMOQ) a rapidement rejeté l’offre du gouvernement le week-end dernier, estimant que l’État ne lui offrait pas les moyens d’atteindre ces objectifs.

Les médecins de famille demandent plutôt de confier le processus de négociation à un arbitre.

Les fédérations veulent des explications

Mercredi, la FMOQ a de nouveau déploré les propos de François Legault voulant que le tiers des médecins n’en fassent pas assez. La fédération syndicale exige des explications.

«Nous leur avons demandé à plusieurs occasions d’avoir accès à ces données si elles existent», écrit son porte-parole. Jusqu’ici, le cabinet du PM n’a pas répondu à leur demande, ajoute-t-il.

La Fédération des médecins spécialistes du Québec, elle, estime que le gouvernement Legault souhaite leur imposer des conditions et une nouvelle entente par «une loi spéciale».

«[...] si c’est le cas, on ne se laissera pas faire», écrit-elle.

À Québec, on assure qu’il ne s’agit pas d’une loi spéciale. Le cabinet de M. Dubé fait valoir que le mode de prise en charge des patients doit être modifié, pas uniquement la rémunération.

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Le ministre Dubé a promis, l’automne dernier, que 100% des Québécois seraient sous la responsabilité d’un professionnel de la santé (médecin ou autre) d’ici l’été 2026.

Mais ce processus plafonne à moins de 85% malgré la mise en place d’une prise en charge collective depuis 2022.

Ce que Québec demande aux médecins

Omnipraticiens

Lier 25% de la rémunération à divers indicateurs de performance, tels que...

  • Rendre disponibles 18 millions de plages de rendez-vous par année;
  • Réaliser un pourcentage, non précisé, de consultations dans un délai de plus de trois jours, via le système de Santé Québec;
  • Prendre en charge un certain nombre de patients se présentant aux services d’urgence dans un délai de 90 minutes;
  • S’assurer que 95% des personnes admissibles sont affiliées à un milieu de pratique (clinique, CLSC, etc.);
  • Destiner 30% des plages de rendez-vous au mécanisme d’accès à la première ligne mis en place par Santé Québec.

Spécialistes

Lier 25% de la rémunération à divers indicateurs de performance, tels que...

  • Prendre en charge un certain pourcentage de patients se présentant à l’urgence dans un délai de 90 minutes;
  • La durée moyenne de séjour à l’urgence n’excède pas le délai prévu;
  • 99% des opérations chirurgicales sont effectuées dans un délai d’au plus 12 mois après la requête opératoire;
  • 99% des interventions chirurgicales oncologiques sont effectuées dans un délai d’au plus 56 jours après la requête opératoire.

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