Négociations avec la FMOQ: les Québécois veulent garder leur médecin
Un sondage Léger révèle qu’ils sont réfractaires à être vus par un autre professionnel


Patrick Bellerose
Les Québécois tiennent à voir un médecin quand ils ont un problème de santé. L’idée du gouvernement Legault d’orienter les patients vers d’autres professionnels ne plaît pas à la population, démontre un sondage Léger.
En pleines négociations pour renouveler son entente-cadre, la Fédération des médecins omnipraticiens (FMOQ) a testé quelques propositions de Québec auprès de 1002 résidents de la province.
D’entrée de jeu, les répondants sont réfractaires à être vus par un professionnel autre qu’un médecin pour un problème de santé.
En effet, 79% des personnes sondées souhaitent rencontrer un médecin «en priorité» plutôt qu’un pharmacien ou une infirmière.
Le coup de sonde n’offrait pas la possibilité de se prononcer sur l’option d’une infirmière praticienne spécialisée, qui peut prodiguer des soins médicaux avancés.
La firme Léger a également questionné la population sur le niveau d’implication souhaité des médecins de famille à l’occasion d’une visite médicale.
Quelque 35% jugent que celui-ci «devrait être impliqué à toutes les étapes de la consultation médicale, directement ou dans un rôle de supervision».
Quelque 29% estiment que «le triage peut se faire par une infirmière, mais le médecin de famille devrait voir tous les patients».
Seulement 33% affirment que «la consultation peut se faire avec une infirmière et il n’est pas nécessaire que le médecin de famille voie tous les patients».
Proposition de Québec
La semaine dernière, Québec a dévoilé l’offre faite à la FMOQ. Celle-ci inclut l’idée de lier 25% de la rémunération à la performance des omnipraticiens.
Mais, de façon plus large, le Conseil du trésor souhaite également les inciter à déléguer des actes à d’autres professionnels.
Le gouvernement Legault s’est tourné vers cette solution après avoir échoué à offrir un médecin de famille à tous les Québécois, comme il le promettait en 2018.
Désormais, le ministre de la Santé, Christian Dubé, promet plutôt une prise en charge de 100% des citoyens par un milieu de soins (GMF ou CLSC) d’ici 2026.
Encore là, le sondage Léger démontre que 86% des répondants préféreraient «poursuivre l’objectif que chaque Québécois ait un médecin de famille».
Classer les patients
La FMOQ a également testé l’idée de «retirer les médecins de famille aux gens actuellement en meilleure santé pour les attribuer aux gens en moins bonne santé». Celle-ci est rejetée par 68% des personnes sondées.
Dans la réalité, Québec propose plutôt de classer les patients selon un code de couleur, en fonction de leur niveau de vulnérabilité.
Autrement dit, ceux-ci seront toujours inscrits auprès d’un médecin, mais ils ne seront pas assurés de le voir lors de leur rendez-vous à la clinique.
«Il n’y a pas personne qui va perdre son médecin», fait valoir le ministre Dubé.
*Méthodologie: sondage Léger réalisé en ligne auprès de 1002 adultes du Québec du 17 au 20 avril 2025. Les résultats ont été pondérés selon l’âge, le sexe, la région, la langue maternelle, le niveau de scolarité et la présence d’enfants dans le ménage afin de garantir un échantillon représentatif de la population à l’étude.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.