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L'article provient de Le Journal de Montréal
Éducation

Négociations avec Québec: grève du zèle pour les directions d’école

Les cadres du réseau scolaire lancent un «cri d’alarme»

Photo Agence QMI, JOËL LEMAY
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Photo portrait de Daphnée  Dion-Viens

Daphnée Dion-Viens

2025-04-28T04:00:00Z
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Exaspérées par «l’impasse» dans leurs négociations avec Québec, les directions d’école entament dès cette semaine une grève du zèle, qui limitera le nombre d’heures travaillées. 

«Le gouvernement nous offre moins que nos employés alors qu’il manque de directions d’école, les banques de relève sont vides. La tâche s’alourdit, le ministre en rajoute encore avec son projet de loi et la santé de nos membres se dégrade. On n’a pas le choix que d’avancer vers des moyens de pression plus intenses», affirme Kathleen Legault, présidente de l’Association montréalaise des directions d’établissements scolaires.

Kathleen Legault, présidente de l'Association montréalaise des directions d'établissements scolaire.
Kathleen Legault, présidente de l'Association montréalaise des directions d'établissements scolaire. Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal / Agence QMI

40 heures par semaine

Plutôt que de travailler en moyenne 55 heures, les directions d’école se limiteront à 40 heures par semaine.

«Tout ce qui ne touchera pas le service à l’élève sera boycotté», indique Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE).

Les tâches administratives, imposées par le ministère de l’Éducation et les centres de services scolaires, seront notamment mises de côté.

Les directions d’école font donc monter la pression d’un cran, après avoir annoncé au début avril que les parents ne doivent plus s’attendre à des retours d’appels ou de courriels après 17h ou pendant la fin de semaine, sauf en cas d’urgence.

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• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Impasse dans les négociations

À la table de négociations, les directions d’école n’en reviennent pas que Québec leur offre moins que ce qui a été consenti aux enseignants, affirment-elles.

Les hausses salariales proposées sont les mêmes que celles consenties aux autres employés de l’État, mais aucune bonification de l’enveloppe sectorielle (qui sert à régler des problématiques plus ciblées) n’a été accordée aux directions d’école, selon les associations qui les représentent.

Les enseignants ont eu droit, pour leur part, à une hausse de 7% de cette enveloppe lors de la dernière négociation.

«On ne nous offre rien pour régler les problématiques, rien», martèle Mme Legault.

Pour dénouer l’impasse, les cadres du réseau scolaire ont fait parvenir la semaine dernière au Conseil du Trésor une demande de conciliation, une première.

«Il n’y a aucune écoute, pas de place à la discussion. Non seulement ça n’avance pas, mais c’est insultant et c’est choquant», affirme Nicolas Prévost.

Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des établissement d'enseignement.
Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des établissement d'enseignement. Photo fournie par la FQDE

Les directions d’écoles envisagent de mettre en branle d’autres moyens de pression s’il le faut.

De son côté, le Secrétariat du Conseil du Trésor indique qu’il suivra la situation de près.

« La priorité du gouvernement est d’assurer le maintien des services aux élèves et aux parents, affirme-t-on dans une déclaration écrite. Nous évaluerons les options si jamais les services qui doivent être rendus ne le sont plus.»

«L’augmentation salariale consentie sera à la hauteur de ce qui a été consenti au personnel syndiqué, soit 17,4 % sur 5 ans, en échange de mesures visant à permettre l’accroissement de la force de travail et à favoriser une meilleure organisation du travail», ajoute-t-on.

Au terme de l’entente de cinq ans, le salaire annuel des directions d’école atteindra entre 133 000$ et 168 000$ selon la taille de l’école, précise l’équipe des relations médias.

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