Négligence dans une RPA: 14 aînés forcés de déménager d'urgence
Agence QMI
Pas moins de 14 personnes âgées aux prises avec des troubles cognitifs ont été forcées de déménager d’urgence à cause de la fermeture de leur résidence privée pour aînés, pour une question de négligence dans les soins d’une femme de 97 ans.
«Ce n'est pas de gaité de cœur que de telles décisions sont prises», a indiqué par communiqué le CIUSSS de l'Estrie – CHUS à TVA Nouvelles, en précisant ne pas pouvoir entrer dans les détails pour des raisons de confidentialité.
Les propriétaires de la Clé d’Or à Sherbrooke, Claudette Marcoux et Claude Jacques, se sont vu retirer leur certification de conformité à la suite du décès d’une nonagénaire dans la nuit du 21 au 22 mars dernier.

L’état de la femme de 97 ans, qui avait subi une fracture à une hanche en février dernier, se serait détérioré rapidement dans les jours précédant son décès.
Ainsi, le CIUSSS aurait «des motifs raisonnables de croire que l'exploitant s'adonne à des pratiques ou tolère une situation qui constituent un danger pour leur santé ou sécurité», a-t-il poursuivi par écrit.
De son côté, Claude Jacques a nié catégoriquement avoir mal agi et dénonce la manière cavalière avec laquelle ses 14 bénéficiaires ont été déracinés de leur milieu de vie pour être envoyés vers d’autres résidences privées pour aînés (RPA).
Dans une lettre, il a par ailleurs mentionné que les bénéficiaires déménagés avec un avis de 48 à 72 heures ont vécu une expérience dramatique; des résidents sont partis en pleurant, criant et tendant les bras.
La résidence abritait une douzaine de suites et de chambres adaptées pour les personnes en perte d'autonomie. Une employée, encore sous le choc, a indiqué ne pas comprendre cette décision, expliquant qu'à sa connaissance, les propriétaires prenaient bien soin de leurs résidents.

Au téléphone, Claude Jacques se serait ainsi défendu d'avoir mal agi ou d'avoir été négligeant, expliquant n’avoir fait que respecter les volontés du conjoint et de la nièce de la dame aphasique et atteinte d’Alzheimer.
Ses proches lui auraient ainsi demandé qu'elle passe les derniers jours de sa vie à la résidence avec toute l'attention que sa situation nécessitait – et non dans un corridor d’hôpital, a-t-il expliqué.

Toujours selon ses propos, on lui reprocherait d’avoir administré du Dilaudid à la dame pour soulager ses douleurs de fin de vie, un médicament qui lui aurait pourtant été prescrit par un médecin.
Trop en colère, les propriétaires de la Clé d'Or n'ont pas voulu dire s'ils entendent contester la décision des autorités.
Entre-temps, une enquête du coroner tentera de faire toute la lumière sur le décès de la dame de 97 ans.
«Le CIUSSS est sensible à l'impact qu'une telle nouvelle peut avoir et aux inquiétudes qu'elle peut susciter chez les personnes et leurs familles», et continuera de les accompagner, a affirmé sa porte-parole, Annie-Andrée Émond.
-Avec les informations de Jean-François Desbiens, TVA Nouvelles