Négligence criminelle: un capitaine de bateau face à la justice pour la mort d’un touriste colombien sur le fleuve Saint-Laurent
William Eduardo Santander a perdu la vie en juillet 2024 après avoir chuté d’un bateau lors d’une excursion

Erika Aubin et Nora T. Lamontagne
Un capitaine de bateau fait face à une grave accusation de négligence criminelle après le décès d’un touriste colombien ayant chuté de son embarcation dans le fleuve Saint-Laurent, ce qui redonne confiance à sa mère que justice soit rendue.
«Mon espoir repose en dieu et en la justice canadienne. Qu’on fasse respecter les lois et que la mort de mon fils ne soit pas impunie», a laissé tomber Martha De La Hoz, jointe en Colombie.
Plus d’un an après la mort de son fils William Eduardo Santander, cette dernière ne s’explique toujours pas comment il a pu perdre la vie de façon aussi tragique lors de son voyage au Québec.
Par un soir de juillet 2024, le touriste de 33 ans a chuté d’un bateau lors d’une excursion entre amis sur le fleuve Saint-Laurent, près du pont Jacques-Cartier.

Son corps avait été repêché des eaux quelques jours plus tard, près du parc de la Promenade-Bellerive.
Face à la justice
Après une longue enquête policière, Jean-Pierre Alarie, capitaine du navire blanc nommé L’Océanne, a récemment été accusé de négligence criminelle causant la mort, au palais de justice de Montréal.

Le résident de Pointe-Calumet aurait contrevenu à un ordre de Transport Canada et n’aurait pas respecté les normes en vigueur, selon l’acte de dénonciation.
Au moment de l'incident, un groupe festif d’une vingtaine de personnes se trouvait sur son bateau. Vers 21h15, quelqu’un à bord du bateau a passé un appel de détresse à la Garde côtière canadienne.
La victime savait nager, mais ne portait pas de veste de flottaison ce jour-là.
«Ici, en Colombie, quand les touristes font une croisière, on leur donne toujours une veste de sauvetage», fait amèrement remarquer sa mère Martha De La Hoz.
Par ailleurs, le capitaine âgé de 62 ans n’avait pas de permis pour transporter des passagers. Transport Canada lui a donné une amende, mais il a demandé une révision.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Benoit Dutrizac, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Pas de nouvelles
La femme endeuillée est particulièrement critique envers le comportement du capitaine du bateau et de l’entreprise de location, avec qui elle dit n’avoir jamais été en contact.
«Le capitaine n’a jamais, jamais été capable de m’appeler, ne serait-ce que pour m’aviser qu’il y avait eu un accident, rage-t-elle. Ce n’est pas un chien qui s’est noyé, c’est un humain, et c’est mon fils.»

William Eduardo Santander travaillait dans le milieu de la publicité après des études à Santa Marta et à Carthagène, en Colombie. Il adorait découvrir le monde, raconte sa mère.
Basilique Notre-Dame, Vieux-Port de Montréal, Biodôme, chute Montmorency, Château Frontenac: des clichés de nombreux lieux touristiques qu’il a visités dans les jours avant son décès sont encore visibles sur son profil Instagram. Le jour de l’incident, il avait publié des vidéos éphémères prises à bord du bateau à trois étages duquel il a finalement chuté.
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