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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Ne laissons pas la cyberdépendance contaminer nos jeunes

Photo fournie par Karina D. Poliquin
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Karina D. Poliquin, Pédiatre, MD, FRCP

2025-07-03T04:00:00Z
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Je suis médecin spécialiste, je suis pédiatre.

Aujourd’hui, je vous parle de moi, de nous, mais surtout d’eux. Je suis pédiatre. Jour après jour, je travaille sans relâche pour soigner la génération de demain. Nos enfants. Ceux que l’on veut voir fleurir.

Je suis née dans les années 90. Je suis millénariale. Je fais partie de la dernière génération qui n’est pas née avec un téléphone intelligent dans les mains. J’ai eu mon premier téléphone portable à clavier en 2007, en quatrième secondaire.

Les temps changent

Avec l’arrivée de l’été et les vacances, offrons aux enfants et adolescents de revenir à l’essentiel. Étant donné que les téléphones intelligents seront interdits dans les écoles, profitons de l’été pour nous pratiquer. Je trouve cette idée géniale... pas vous?

Les temps ont changé: aujourd’hui, un enfant de 18 mois est pratiquement capable de déverrouiller un smartphone.

Est-ce qu’on s’en va directement dans un mur? J’ose espérer que nous allons réagir et que nous sommes maintenant à la croisée des chemins. Mais, il y a urgence d’agir. Nous sommes devant une potentielle pandémie. Nous sommes face à une problématique de santé publique de cyberdépendance certes, mais surtout de pression de performance et d’individualisme de notre société.

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Comme société, nous tenons à bout de bras nos enfants, notre carrière, notre santé globale, notre vie. À quel prix?

Actuellement, on expose nos enfants aux écrans, car personne n’est là pour prendre soin d’eux à notre place lorsqu’il le faut. Notre société nous laisse tomber. Nous sommes isolés. Il est prouvé que l’esprit de communauté est un des déterminants de santé les plus importants.

Où allons-nous?

La situation actuelle est préoccupante. Nos émotions vont dans tous les sens, car on ne les autorégule plus. Notre développement affectif est altéré par notre relation avec les écrans. Notre attachement est insécure, évitant.

Nous ne développons plus notre plein potentiel, mais les compagnies technologiques développent des outils qui nous rendent de plus en plus accros chaque jour à une

sécrétion superflue de dopamine. Il est temps de nous dire que c’est assez pour nos enfants. Enfin!

Nous devons développer des stratégies concrètes afin de contrôler la cyberdépendance :

  • Il faut d’abord reconnaître que nos écrans attirent de façon incontrôlable notre attention.
  • Il faut cesser de diaboliser les écrans et plutôt poser des actions afin de les encadrer.
  • Les écrans doivent être utilisés judicieusement afin de stimuler le développement.
  • Il faut apprendre à s’aimer comme individu et comme société.
  • Il est aussi important de ralentir notre rythme de vie.
  • Si nous sommes un parent seul, il ne faut pas se gêner pour demander de l’aide.
  • Finalement, il est essentiel de miser sur nos capacités HUMAINES: l’entraide, la communauté, le rire, le jeu, et garder notre cœur d’enfant.

L’avenir de la société n’est pas juste entre mes mains. Elle est dans les nôtres. À nous de poser un regard critique sur ce que nous désirons améliorer.

Commençons dès maintenant pour que nos soleils brillent de santé.

Karina D. Poliquin
Pédiatre, MD, FRCP
Partenaire Enfant Soleil
Ambassadrice de la Fondation Dr Clown

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