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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

«Ne doutez pas de notre détermination»: Chrystia Freeland répond à nos «chers voisins américains»

Matthew Usherwood/Agence QMI
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Agence QMI

2025-01-20T12:19:48Z
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L’ancienne vice-première ministre du Canada Chrystia Freeland a réitéré que le pays n’avait «aucun intérêt» à rejoindre les États-Unis et que les menaces «ne fonctionneront pas» dans une lettre adressée à nos «chers voisins américains» dimanche. 

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«Nous n’aggraverons pas la situation, mais nous ne reculerons pas. Si vous nous frappez, nous riposterons – et nos coups seront précisément ciblés. Nous sommes certes plus petits que vous, mais les enjeux pour nous sont infiniment plus élevés. Ne doutez pas de notre détermination», a lancé la candidate à la tête du Parti libéral du Canada (PLC) dans une lettre publiée dans le Washington Post dimanche.

D’emblée, l’ancienne vice-première ministre a joint sa voix à celles qui se sont déjà levées pour marteler le fait que le Canada ne se joindra pas à son voisin du sud à titre de 51e État, malgré les suggestions qui se sont multipliées dans les dernières semaines.

«Nous sommes heureux de vous avoir comme voisins, mais nous n'avons aucun intérêt à vous rejoindre. Les Canadiens sont fiers et indépendants. Nous allons continuer ainsi», a-t-elle indiqué, en vantant un «système de santé universel», «des services de garde à 10$ par jour», «un contrôle des armes à feu», «un droit à l’avortement» et la fierté d’être un pays bilingue qui «comprend la société distincte du Québec».

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«Certains d’entre vous n’aiment pas notre mode de vie. C'est correct. Nous ne vous demandons pas de devenir Canadien. Mais nous attendons de vous que vous respectiez qui nous sommes et notre longue histoire d’amitié avec les États-Unis», a-t-elle poursuivi.

Au sujet des menaces de Donald Trump de durcir les tarifs douaniers et les inquiétudes grandissantes quant aux relations commerciales entre les deux pays, la femme n’a pas caché son déroutement.

«Parce que notre relation est amicale et mutuellement bénéfique, les Canadiens se demandent: pourquoi nous menacez-vous ? La réponse est aussi simple que triste: nous ne sommes qu’une pièce sur votre échiquier géopolitique», a-t-elle déploré par écrit.

Pourtant, «le Canada est votre plus gros client – plus grand que la Chine, le Japon, la Grande-Bretagne et la France réunis», a-t-elle rappelé, «et le client n’a-t-il pas toujours raison?»

En matière de sécurité, elle a également adressé les plaintes selon lesquelles les rapports seraient «déséquilibrés», en rappelant aux États-Unis que l’Amérique a pu prospérer «en grande partie» grâce à la stabilité et l’amitié entre les deux pays.

«Imaginez à quel point le siècle américain aurait été différent si vous aviez dû consacrer du temps et de l’argent à vous protéger contre une menace venue du Nord», a-t-elle poursuivi dans la lettre partagée par le Washington Post.

C’est pourquoi «les menaces ne fonctionneront pas», a-t-elle ajouté, en enjoignant les deux pays à «travailler ensemble», et à miser sur la relation «la plus productive» construite entre deux pays pour rendre le continent plus sûr, et mettre un terme aux «déséquilibres financiers mondiaux», peut-on lire.

«La fidélité ne fonctionne que si elle est réciproque. Si vous choisissez de nous traiter comme un adversaire, nous trouverons des amis qui sauront tout ce que nous avons à offrir», a-t-elle insisté.

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