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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

«N'importe quel argument peut être utilisé»: le «cirque» de Trump et ses droits de douanes se poursuit à cause d'une publicité

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Photo portrait de Olivier Faucher

Olivier Faucher

2025-10-25T22:30:47Z
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L’irritation du président américain Donald Trump à la publicité de l’Ontario citant Ronald Reagan est compréhensible, mais constitue un autre exemple d’excuse imprévisible pour imposer des droits de douane au Canada, selon un expert.

Donald Trump a annoncé samedi en fin de journée une nouvelle hausse de 10% des tarifs douaniers sur le Canada, en représailles à une publicité montrant Ronald Reagan critiquer l’utilisation de droits de douane. L’Ontario avait annoncé qu’elle serait retirée des ondes lundi, mais elle a été diffusée vendredi soir lors de la Série mondiale de baseball.

Après avoir vu la publicité une première fois jeudi, le président avait annoncé la fin des négociations commerciales avec le Canada.

Rafael Jacob, chercheur associé à la Chaire Raoul-Dandurand dit «comprendre l’irritation du président Trump» face au contenu de la publicité.

Celle-ci cite l’extrait d’un discours de l’ex-président Ronald Reagan critiquant les droits de douane.

«La publicité, c’est vrai qu’elle est trompeuse. Dans l’allocution spécifique, c’était beaucoup plus nuancé», souligne Rafael Jacob.

Dans ce même discours, Reagan lance une charge contre le Japon à qui il venait tout juste d’imposer des tarifs douaniers pour «pratiques commerciales déloyales».

Néanmoins, il s’agit d’un nouvel argument invoqué par Trump pour changer d’idée sur sa politique tarifaire.

«Le reproche n’est pas complètement fou. Mais il peut y avoir avec Trump n’importe quel argument qui peut être utilisé pour changer de position et d’humeur. On a aussi eu le fentanyl. C’est un cirque qui dure jour après jour depuis des mois», résume M. Jacob.

Erreur de Ford?

La controverse montre que M. Ford a de la difficulté à concilier ses intérêts politiques et économiques, selon M. Jacob.

« Il a un incitatif économique à se mettre du bon côté du président américain à être le plus conciliant et d’arrivée à une entente. D’un point de vue politique, les électeurs canadiens veulent des politiciens qui donnent un doigt d’honneur à Trump et qui se bombent le torse», fait-il valoir.

L’expert appelle toutefois à ne pas regarder l’arbre, mais plutôt la forêt, en parlant de la Cour suprême qui entendra le 5 novembre prochain les plaidoiries sur si le président a le pouvoir ou non d’imposer unilatéralement des tarifs.

«Tout ce dont on parle depuis des mois, ça peut devenir caduc en claquant des doigts», souligne-t-il.

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