Musk pourrait rafler une partie du bouclier antimissile de Trump


Sylvain Larocque
L’entreprise SpaceX d’Elon Musk et deux de ses partenaires font partie des favoris pour décrocher un contrat crucial lié au bouclier antimissile «Golden Dome» du président Donald Trump, a révélé Reuters jeudi.
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La firme de fusées et de satellites s’est associée à l’éditeur de logiciels Palantir et au constructeur de drones Anduril pour la production d’éléments clés du Golden Dome, ont indiqué six personnes au courant du dossier à l’agence de presse.
SpaceX, Palantir et Anduril ont toutes été fondées par des entrepreneurs qui ont fortement soutenu Donald Trump. Elon Musk a donné plus d’un quart de milliard de dollars américains à la campagne électorale de M. Trump et est actuellement à la tête du Département de l’efficience gouvernementale (DOGE), chargé de sabrer les dépenses publiques.
Malgré les signaux positifs envoyés par le Pentagone à SpaceX, certaines sources ont souligné que le processus décisionnel concernant le Golden Dome n’en était qu’à ses débuts.
Pluie de satellites
Ces dernières semaines, les trois entreprises ont rencontré de hauts responsables de l’administration Trump et du Pentagone. Leur proposition prévoit la construction et le lancement d’au moins 400 satellites en orbite autour du globe (et possiblement plus de 1000) pour détecter les missiles et suivre leurs mouvements, selon des sources.
Une flotte distincte de 200 satellites d’attaque armés de missiles ou de lasers permettrait ensuite d’abattre les missiles ennemis, ont précisé trois sources. Il n’est pas prévu que SpaceX participe à la militarisation de satellites, ont précisé ces sources.
L’une des sources a décrit les discussions comme étant en «rupture avec le processus d’acquisition habituel. Il existe une attitude selon laquelle la communauté de la sécurité nationale et de la défense doit se montrer sensible et respectueuse envers Elon Musk en raison de son rôle au sein du gouvernement».
Le Pentagone n’a pas répondu aux questions détaillées de Reuters, se contentant de déclarer qu’il présenterait «des options au président».
La Maison-Blanche, SpaceX, Palantir et Anduril sont aussi restées muettes.
Abonnement
Fait inhabituel, SpaceX a proposé de définir son rôle dans le Golden Dome comme un «service d’abonnement» dans lequel le gouvernement paierait pour l’accès à la technologie, plutôt que d’être propriétaire du système en totalité.
Ce modèle d’abonnement, qui n’a pas été évoqué auparavant, pourrait contourner certains protocoles d’approvisionnement du Pentagone, permettant ainsi un déploiement plus rapide du système, ont déclaré deux sources.
Coup dur
Si le groupe dirigé par SpaceX remportait un contrat pour le Golden Dome, ce serait la plus grande victoire pour la Silicon Valley dans le secteur lucratif des contrats de défense et un coup dur pour les sous-traitants traditionnels, a noté Reuters, en précisant toutefois que des sous-traitants de longue date comme Northrop Grumman, Boeing et RTX devraient eux aussi jouer un rôle important dans le projet.
Selon un responsable américain, le Pentagone a reçu les offres de plus de 180 entreprises souhaitant contribuer au Golden Dome.