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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Musiciens dans le Vieux-Québec : l'administration Marchand défend l'obligation du français

L’opposition dénonce le fait que la Ville impose aux artistes de chanter en français sur deux des 52 sites

Sur le site de place Royale, les musiciens de rue devront chanter en français, selon un nouveau projet pilote dans le Vieux-Québec.
Sur le site de place Royale, les musiciens de rue devront chanter en français, selon un nouveau projet pilote dans le Vieux-Québec. Photo DIDIER DEBUSSCHÈRE
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Photo portrait de Stéphanie  Martin

Stéphanie Martin

2025-07-02T23:37:14Z
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L’administration Marchand a défendu sa décision d’exiger que les musiciens de rue chantent en français sur deux sites du Vieux-Québec, invoquant l’importance de faire la promotion du fait français dans la capitale nationale, en réponse aux critiques de l’opposition.

«C’est moins de 4% des sites où on demande aux gens de faire [de la musique] en français. Ça ne censure personne, c’est juste pour dire: “Ici, on vit en français.” Et on va assumer ça. [...] Oui, on va être fier de notre langue, on va être fier du fait français et on va le mettre en évidence dans deux sites.»

Le débat a été lancé par le chef d’Équipe Priorité Québec, Stevens Mélançon, qui a critiqué le projet-pilote qui oblige cet été les musiciens à chanter en français sur deux des 52 sites du Vieux-Québec, soit la place Royale et le parc Félix-Leclerc. La Ville a justifié son geste notamment en mentionnant l’appartenance du quartier au patrimoine de l’UNESCO.

«Village francophone»

«Le classement à l’UNESCO ne s’est jamais limité à la langue. Il est question d’histoire coloniale, d’architecture fortifiée, d’un ensemble urbain exceptionnel, pas d’un village francophone fermé sur lui-même», a déclaré M. Mélançon.

Il a affirmé que limiter les langues sur ces sites pourrait empêcher des personnes autochtones de chanter dans ces lieux, qualifiant cela de «nationalisme de façade».

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L’anglais pour attirer les touristes

Le chef de l’opposition, Claude Villeneuve, a ajouté qu’il n’est pas contre l’intention, mais qu’il estime que c’est «contre-productif». Il estime qu’il faut attirer les touristes avec de la musique anglophone pour ensuite intégrer le français.

«Je pense que c’est plus comme ça qu’on l’amène, notre musique. Un petit peu par petites bouchées. Parce que pour reprendre l’expression utilisée dans d’autres contextes, on ne peut pas inviter quelqu’un à un party et le forcer à avoir du fun.»

La conseillère membre de l’exécutif responsable de la Culture, Catherine Vallières-Roland, s’est insurgée devant ces propos. «Je n’en crois pas mes oreilles d’entendre mes collègues intervenir de cette façon-là sans en être eux-mêmes des défenseurs et s’inscrire dans la lignée des gens qui nous ont précédés et qui ont contribué à cette préservation du fait français.»

Anciens maires

Elle a rappelé que le maire Marchand s’inscrit dans la foulée de plusieurs maires de Québec qui ont fait de la promotion du fait français une priorité, citant Jean Pelletier, Jean-Paul L’Allier et Régis Labeaume.

Le maire de Québec a aussi été interpellé en séance du conseil par un artiste qui lui demandait de réviser le projet-pilote, de faire preuve de tolérance cet été et de consulter les artistes. M. Marchand a assuré que les artistes seront consultés, mais a tranché: «Pour cet été, non, on ne va pas changer le projet-pilote.»

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