«Si je continue pour toujours, il n’y aura personne dans la salle, ils seront tous morts!»: Murray Head viendra faire sa «tournée d’adieu» au Québec dans quelques jours
Le chanteur britannique de 79 ans entretient un lien particulier avec les Québécois depuis les années 1970


Raphaël Gendron-Martin
Chanteur britannique profondément attaché au Québec, Murray Head viendra présenter son Farewell Tour dans quelques jours. Ce concert marquera la fin d’une carrière de plus de cinquante ans pour l’interprète des succès Say It Ain’t So Joe et One Night in Bangkok.
Quand on demande à Murray Head pourquoi il veut faire une tournée d’adieu maintenant, à 79 ans, le chanteur précise, dans un très bon français, qu’il y a un «problème» de traduction avec le mot «farewell».
«Nous, on a une préférence en anglais pour dire “farewell”. Et ça se traduit en québécois par “adieu”. C’est plus froid, plus soudain. Et ce n’est pas la même chose que “farewell”, qui est plus “au revoir”.»
«Mais franchement, si je continue pour toujours, il n’y aura personne dans la salle, ils seront tous morts! Ma mère a vécu jusqu’à 100 ans. Je ne sais pas si je vais me rendre jusque-là, mais si oui et si je continue, ce serait triste de jouer dans des salles vides.»
Ainsi donc, Murray Head ne veut pas parler de retraite après cette ultime tournée. Même qu’il voit les choses plus «poétiquement». «Mon rêve, c’est de mourir sur scène», lance-t-il.
Les années de René Lévesque
Au moment de notre entretien, le chanteur n’avait encore aucune idée de la teneur des quatre spectacles qu’il viendra présenter au Québec dans les prochains jours. «N’oubliez pas que j’ai écrit quelque chose comme 250 chansons, alors j’ai le choix. [...] La seule chose que je peux garantir, c’est que chaque soir sera différent. Je vais me promener dans les villes et sentir l’ambiance du jour.»
Murray Head est venu pour la première fois au Québec à la fin des années 1970. «C’étaient les années de René Lévesque, se souvient-il. C’était incroyable. Il y avait un croisement de cultures qu’on ne trouvait nulle part ailleurs. C’était quelque chose de très beau.»
Au début des années 2000, le chanteur et acteur a eu l’occasion de jouer dans deux séries québécoises: Asbestos et Music-Hall. «Étant donné que les Québécois n’aiment pas prendre les rôles de méchants, ils préfèrent les donner à des Anglais!», dit-il en riant.
Entre l’Angleterre et la France
Le fait qu’il parle bien le français explique en partie les liens qu’il a réussi à développer avec les Québécois au fil des ans. Au sujet de son bilinguisme, Murray Head explique dans son spectacle avoir parfois été tiraillé entre les cultures anglophone et francophone.
«Avant de jouer ma chanson-phare Say It Ain’t So Joe, je raconte au public que j’ai trouvé une métaphore pour expliquer mon point de vue. Je leur dis que j’ai la jambe gauche en Angleterre, la jambe droite en France et les couilles dans La Manche! En été, ça va. Mais en hiver, c’est pire! [rires]»
Murray Head présentera son Farewell Tour à Sherbrooke (Centre culturel de l’Université de Sherbrooke, 28 mai), Montréal (Théâtre Maisonneuve, 30 mai), Québec (Grand Théâtre, 1er juin) et Trois-Rivières (Amphithéâtre Cogeco, 3 juin). murrayhead.online