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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Municipales: la revanche du «steak, blé d’Inde, patates»

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Photo portrait de Emmanuelle Latraverse

Emmanuelle Latraverse

2025-11-03T16:30:00Z
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Sans le vaudeville de la course à Québec, cette campagne municipale aurait été bien terne.

Signe de l’humeur ambiante, peut-être? L’anxiété économique, la menace Trump, les crises du coût de la vie et du logement laissent peu de place aux grands rêves qui avaient marqué les élections précédentes.

Gouvernements de proximité, les maires et mairesses d’aujourd’hui ont saisi les attentes de l’électorat: qu’on s’occupe des vraies affaires.

Il en résulte un retour au jeu de base, dont François Legault devrait s'inspirer.

B.a.-ba

Pas de ligne rose ni de mégacomplexe sportif en 2025. Les élus municipaux ont compris le cynisme des électeurs face à ces promesses racoleuses, qui peinent ensuite à se concrétiser.

À Longueuil, Catherine Fournier a donné le ton en annonçant qu’elle ne lancerait aucun grand projet d’infrastructure. La priorité: entretenir les ouvrages existants.

Jamais les égouts, le ramassage des déchets et l’entretien des usines d’épuration n’auront été aussi payants électoralement.

De Lévis à Sherbrooke, les vainqueurs ont préféré miser sur la qualité des services essentiels au lieu de rêver à changer le monde.

Nouveau modèle

Après un mandat marqué par le climat toxique dans plusieurs villes, tous se réclament désormais d’un meilleur dialogue. Écoute et collaboration passent avant le dogmatisme militant des administrations précédentes.

C’est ainsi que Soraya Martinez Ferrada a réussi le grand écart en incarnant le changement, tout en rassurant une part de l’électorat progressiste de Montréal.

Le pragmatisme est à l’ordre du jour. Les slogans tapageurs ont fait place au travail minutieux.

Plutôt que de promettre un «traitement de choc» à la bureaucratie, les maires de Laval et Rimouski, par exemple, ont planché sur des chantiers concrets pour améliorer l’efficacité des services et réduire les délais.

L’électorat en a marre des guerres de clochers et des affrontements idéologiques. Il veut des résultats. Ces maires et mairesses l’ont compris.

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