Multiples rencontres avec Malenfant avant le fiasco SAAQclic: les oppositions dénoncent la «négligence grave» des ministres et réclament le départ de Guilbault et Bonnardel

En furie d’apprendre qu’au moins 25 rencontres politiques ont eu lieu avec le patron de l’informatique Karl Malenfant avant le déploiement chaotique de SAAQclic, des partis d'opposition dénoncent une «négligence grave» et demandent la démission des ministres Geneviève Guilbault et François Bonnardel.

«C’est impossible que le gouvernement Legault n’ait pas été au courant de ce dépassement de coûts majeur. Au mieux, c’est de la négligence grave et grossière, au pire, désolé, mais c’est un cover-up», a déclaré la chef parlementaire du PLQ, Marwah Rizqy.

«François Legault cherche depuis quelques jours à comprendre pourquoi il y a une déconnexion avec les Québécois. Ce n’est pas d’un remaniement ministériel que les Québécois veulent, c’est de l’imputabilité.»

Son collègue Monsef Derraji ajoute que «la population mérite des ministres qui assument leurs responsabilités, pas des excuses préparées après coup».

Notre Bureau parlementaire révélait vendredi que des ministres, sous-ministres et employés politiques du gouvernement Legault ont rencontré à plus de 25 reprises Karl Malenfant, l’architecte du projet SAAQclic, avant son déploiement catastrophique. L’ex-patron de l’informatique à la SAAQ soutient que, contrairement aux allégations, «aucune information financière n’a été dissimulée aux décideurs».

État d’avancement, décisions stratégiques, incidents techniques: tout a été abordé, indiquent des documents obtenus via la Loi d’accès à l’information.

Jusqu’au lancement chaotique de la plateforme, les échanges ont été fréquents.

La démission des ministres réclamée

Selon le Vérificateur général, le projet dépassera le milliard, soit 500 millions $ de plus que prévu.

Après l’élection d’octobre 2022, la nouvelle ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a rencontré Malenfant à trois reprises avant le lancement catastrophique de la plateforme. 

De son côté le ministre François Bonnardel a toujours soutenu avoir été «trompé» lorsqu’il était à la tête du ministère. 

«On ne peut pas réconcilier des faits aussi troublants avec les déclarations qui ont été faites jusque-là par les ministres Guilbault, Bonnardel, Caire et compagnie», a signalé le péquiste Joël Arseneau.

La porte-parole solidaire Ruba Ghazal estime que des têtes doivent rouler au gouvernement.

«Le premier ministre est en train de revoir qui doivent être les ministres. Moi, je pense que les deux ministres, M. Bonnardel et M^me Guilbault, ne peuvent plus rester en poste dans l’état actuel des choses», a-t-elle déclaré.