Mukendi condamné à deux années supplémentaires de détention

Kathleen Frenette | Journal de Québec
Parce que la peine proposée par la poursuivante à la suite du procès de Paul Mukendi n’est pas «excessive», le juge Jean Asselin a fait droit à la demande et condamné le pasteur à une peine d’emprisonnement de deux ans, consécutive à toute autre peine.
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Cette sentence signifie donc que le jour où les autorités auront mis la main au collet de Mukendi, ce dernier devra purger la peine de huit ans imposée dans autre procès pour agression sexuelle sur une mineure et ensuite, être incarcéré deux années supplémentaires pour avoir violé une fidèle de son Église.
Tout en rappelant que les peines prononcées dans ce type de dossier se doivent d’être dissuasives, le magistrat a souligné au passage que dans le cas de Mukendi, «les circonstances aggravantes étaient abondantes».
Instrument sexuel
« L’accusé a abusé de la confiance de la victime et il en a profité en tant que père spirituel», a-t-il dit d’entrée de jeu avant de souligner le degré de brutalité de l’agression qui a été commise dans des circonstances «odieuses et dégradantes».
« Elle s’est vu utiliser comme un instrument pour assouvir les besoins sexuels de l’accusé qui, au surplus, a utilisé la force physique pour obtenir ce qu’il voulait», a-t-il mentionné dans sa décision.
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Il a également rappelé que malgré le passage du temps, l’agression étant survenue en 2006, la victime devait toujours lutter contre plusieurs effets psychologiques.
« La victime a été gravement perturbée et, encore aujourd’hui, elle craint pour sa sécurité lorsque des inconnus s’approche d’elle. De plus, elle a des difficultés et des douleurs lors de ses relations intimes», a-t-il ajouté.
Rappelons que le jour de l’agression, Mukendi a amené sa victime dans une ancienne cimenterie de Beauport et, devant le refus de celle-ci de «faire le sexe», il a tiré de force la femme à l’extérieur de la voiture avant de lui arracher ses sous-vêtements pour ensuite la pénétrer de force.
Réaction
À la suite de cette deuxième condamnation, Mukendi a réagi lors de sa prière quotidienne sur le web en direct du Congo, où il dit résider depuis sa fuite en août dernier.
Dans un long monologue où il attaque les «juges mafieux», les «procureurs homosexuels» et un «Québec raciste», le pasteur a mentionné à ses fidèles qu’il s’agissait là d’un «non-événement».
« Dieu m’a déjà libéré de leurs mains.Tous ces bandits-là, ce sont eux qui méritent la prison», a-t-il lancé en ajoutant «passez-leur mon bonjour et mon message».