Motoneigistes, attention aux orignaux qui sont nombreux sur les pistes
Les collisions pourraient survenir au détour d’un sentier, car les cervidés sortent davantage


Mathieu-Robert Sauvé
Les motoneigistes du Québec doivent redoubler de prudence pour éviter les collisions avec les orignaux et les cerfs de Virginie qui sont plus nombreux sur les pistes en raison des grandes quantités de neige reçues depuis deux semaines.
«On risque d’en voir plus parce qu’ils ont tendance à emprunter les sentiers bien tapés plutôt que de s’épuiser dans la neige folle», explique Guylaine Drolet, une motoneigiste de Murdochville, en Gaspésie.
Elle a publié jeudi sur la page Facebook Motoneige Murdochville un message d’avertissement: «Nous vous demandons d’être extrêmement vigilants et respectueux envers ces animaux», pouvait-on lire.
Le président du club Étoile des Monts, de Murdochville, abonde dans le même sens, mais précise que la présence de cervidés sur les sentiers, ce n’est pas nouveau.

«Il y en a toujours eu et les dangers sont minimes quand on respecte les limites de vitesse, mais il y a beaucoup de casse-cou à motoneige», confie-t-il au Journal.
Accidents rares
Le 2 février 2023, un accident, qui aurait pu être fatal et qui a été causé par une collision avec une femelle orignal et son veau, est survenu près de Lac-à-la-Tortue, en Mauricie. Un conducteur de motoneige a subi des blessures importantes et sa passagère a aussi été blessée.
«Ce sont des incidents très rares et nous mettons beaucoup d’énergie à prévenir ces collisions», explique au Journal Stéphane Desraspe, directeur général de la Fédération des clubs motoneigistes du Québec.

Il lui arrive lui-même d’apercevoir des orignaux sur les pistes de motoneige – environ une fois aux quatre ans, précise-t-il – mais il n’y a jamais eu d’enjeux de sécurité.
«On doit s’arrêter et attendre que l’animal libère la voie. Dans certains cas, ça peut prendre du temps, mais les motoneigistes sont des gens patients.»

Cerfs inconfortables
Chasseur d’expérience et animateur de l’émission radiophonique Rendez-vous nature, Ernie Wells, de Rimouski, mentionne que l’hiver 2024-2025 pourrait être catastrophique pour les populations de cerfs de Virginie.
«On sait que leur survie est menacée quand le couvert neigeux dépasse 50 cm. Ils peuvent s’épuiser s’ils doivent se déplacer. Ils sont aussi plus vulnérables aux attaques de loups et coyotes. Or, la dernière tempête a laissé plus de 100 cm à certains endroits dans notre région.»
Les dangers de collision avec des motoneiges sont donc accentués si les ravages, ces sites hivernaux où ils se rassemblent durant la saison froide, viennent à bout de ses ressources. Ils chercheront de nouveaux sites d’alimentation et emprunteront les sentiers de motoneige.
«Un de mes neveux a frappé un chevreuil dans la Beauce il y a trois ans. Heureusement, il n’a pas été blessé, mais sa motoneige a subi de lourds dégâts», mentionne Mme Drolet.
Celle-ci rappelle que le respect des règles reste le plus important, notamment concernant la limite de vitesse. Et elle condamne sans appel les gens qui ont la mauvaise idée de suivre les cervidés en fuite dans la neige. Une course souvent fatale pour l’animal.