«Motel Paradis»: une «investigation de l’âme» sous haute tension

Qu’est-il donc arrivé à Noémie Paradis? Trois ans après le décès de l’adolescente – on a conclu à un suicide –, sa sœur aînée Jen, qui vient de vivre une expérience de mort imminente (EMI), revient dans son patelin pour mener sa propre enquête, convaincue que sa cadette a plutôt été assassinée.

Telle est la trame de fond de l’intrigante série Motel Paradis, nouvelle offrande de Club illico réalisée par Sophie Deraspe, qui cosigne également le scénario avec Stéphane Hogue (Indéfendable). La cinéaste d’Antigone, dont il s’agit de la deuxième incursion télé après Bête noire, nous entraîne dans le village perdu de Val-Paradis, où tous ne voient pas d’un bon œil que l’on ressasse le passé.

La réalisatrice a confié le rôle principal de Jen Paradis à Nahéma Ricci, révélée dans son film Antigone. Jen fait équipe avec l’ancien enquêteur Alain Renaud (Stéphane Gagnon), qui s’était penché sur la disparition de sa sœur 36 mois plus tôt. Cocu et en pleine crise de la cinquantaine, Alain a été contraint à prendre sa retraite en raison d’une inconduite.

Il faut préciser que le corps de Noémie (Vivi-Anne Riel) n’a jamais été retrouvé. On a conclu à un geste volontaire, le véhicule tout terrain conduit par la jeune femme ayant été laissé en bordure d’une rivière avec ses effets personnels. Mais les images qui hantent Jen depuis son EMI – elle voit Noémie avec du sable s’écoulant des manches de ses vêtements – pourraient laisser croire que celle-ci a été enterrée. Un autobus noir entre aussi dans l’équation.

Jen et Alain, deux âmes blessées en quête d’équilibre, cherchent tous deux la vérité. Ils veulent se racheter, à leur manière, et l’enquête qui s’enclenche est plus qu’un simple appel à retourner toutes les pierres. C’est une «investigation de l’âme», a souligné à l’Agence QMI la réalisatrice Sophie Deraspe, mardi dernier, en marge du visionnement des deux premiers épisodes dans le cadre du Festival du nouveau cinéma (FNC).

Des allers-retours entre présent et passé révèlent des éléments au compte-gouttes, ce qui accroît le mystère et rend rapidement le récit addictif. Mais qui est donc derrière ce drame? Les images, elles, sont très belles et très cinématographiques.

Un motel décrépit

À son retour à Val-Paradis, Jen retrouve sa mère Brigitte (Isabelle Guérard), toujours anéantie par la mort de sa plus jeune et qui a laissé le motel familial partir à la dérive. C’est dans ce même motel, plus précisément dans la chambre 35, qu’une découverte déterminante apportera de l’eau au moulin de Jen et Alain.

Jen est aussi embauchée au bar – le meilleur endroit pour tout entendre, tout savoir – par le gérant William (Guillaume Laurin), qui trempe dans de petites magouilles et entretient des liens ambigus avec Popo (Larissa Corriveau), un personnage haut en couleur. Jen retrouve aussi son ex Simon (Rémi Goulet), qui sort maintenant avec sa meilleure amie Stéphanie.

Martin Dubreuil, Anick Lemay, Chanel Mings, Alice Pascual, Éric Robidoux et Gildor Roy portent aussi les intrigues. Ce dernier incarne l’inquiétant homme d’affaires Rich, qui en mène large à Val-Paradis. Il faut patienter jusqu'au troisième épisode pour faire sa rencontre.

Soulignons que la musique de la talentueuse Frannie Holder, des groupes Random Recipe et Dear Criminals, est envoutante et contribue à insuffler une bonne dose de tension et d’émotion à la série.

Produits par Zone3, en collaboration avec Québecor Contenu, les six épisodes de Motel Paradis seront offerts dès le 27 octobre sur Club illico.