Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Morte d’un cancer à 23 ans: une mère complotiste aurait convaincu sa fille de refuser la chimio

Paloma Shemirani est décédée des suites d’un cancer à l’âge de 23 ans.
Paloma Shemirani est décédée des suites d’un cancer à l’âge de 23 ans. Photo tirée de Facebook, Kate Shemirani
Partager

AFP

2025-06-27T12:43:53Z
Partager

À 23 ans, Paloma est morte d’un cancer au Royaume-Uni, après avoir refusé une chimiothérapie, et ses frères blâment leur mère, une influenceuse complotiste. Ils espèrent qu’une enquête le mois prochain contribuera à établir la vérité.

Paloma, décédée l’été dernier d’une crise cardiaque, «était nourrie de fausses informations», explique son frère jumeau, Gabriel Shemirani, à l’AFP. «Notre mère s’opposait aux traitements médicaux qui auraient pu la sauver».

AFP
AFP

Kate Shemirani, une ancienne infirmière interdite d’exercice, est connue sur les réseaux sociaux pour ses prises de position contre les vaccins et la chimiothérapie, qu’elle traite de «poison» ou de «gaz moutarde», et pour sa promotion de traitements alternatifs non prouvés.

Photo tirée de Facebook, Kate Shemirani
Photo tirée de Facebook, Kate Shemirani

Paloma était tombée malade en 2023 à 22 ans, peu après la fin de ses études universitaires, atteinte d’un lymphome non hodgkinien, cancer «très traitable», selon le système public de santé britannique (NHS).

Mais Paloma avait refusé la chimiothérapie, influencée, selon Gabriel, par leur mère, favorable aux traitements alternatifs. Elle avait choisi un traitement controversé à base de lavements et jus de légumes, et elle est morte chez sa mère en juillet 2024.

Selon Cancer Research UK, il n’existe «aucune preuve scientifique» que cette méthode Gerson puisse traiter le cancer.

Publicité

Avec son frère aîné, Sebastian, Gabriel avait saisi la justice dans les derniers mois de vie de Paloma, pour qu’elle soit vue par un médecin, et avait également sollicité les services sociaux et la police.

Une enquête doit s’ouvrir le 28 juillet.

«Je veux que le médecin légiste dise pourquoi elle est morte, et que ce soit suivi d’une enquête de police», dit Gabriel à l’AFP.

Graines d’abricot

Sa mère, sollicitée par l’AFP, n’a pas commenté.

Sur X, elle a affirmé que sa fille n’avait «jamais été contrainte» et a présenté une lettre d’avril 2024, dans laquelle la jeune femme indiquait qu’elle n’avait «subi aucun abus de la part de [sa] mère», avec laquelle elle était retournée vivre. Paloma avait aussi mis en doute son diagnostic.

Pour Kate Shemirani, sa fille est morte en raison «d’une chaîne de graves erreurs médicales, de violations de la loi sur le consentement, de falsifications de dossiers médicaux et de l’utilisation imprudente de médicaments d’urgence».

La BBC a consacré cette semaine un épisode de son émission phare Panorama et un podcast d’investigation à l’histoire de Paloma.

«Ma mère est une complotiste nationale qui a appelé à pendre médecins et infirmiers», raconte Gabriel, étudiant à la London School of Economics à Londres, en expliquant qu’il avait grandi bercé par des théories du complot, émises par ses parents.

Suspendue de Twitter en 2022 pour ses propos sur la COVID, sa mère a été réintégrée sur X en 2023. Elle y compte plus de 81 000 abonnés, en plus de 28 000 autres sur Facebook et 21 000 sur Instagram.

Son site internet propose des consultations payantes et vend des graines d’abricot et des vitamines.

Gabriel Shemirani appelle à un meilleur encadrement des contenus médicaux sur les réseaux sociaux.

«On ne devrait pas pouvoir formuler des affirmations médicales allant à l’encontre du consensus scientifique, et il devrait y avoir un organisme tiers tenant les plateformes responsables en termes de contenus médicaux», ajoute-t-il.

Publicité
Publicité