Mort nébuleuse de deux poupons de la même famille en 18 mois
La Sûreté du Québec enquête sur une famille de Lotbinière


Jérémy Bernier
La mère de l’enfant de deux mois qui est mort d’une manière inexpliquée la semaine dernière a aussi perdu son précédent nouveau-né dans des conditions nébuleuses, il y a un peu plus d’un an.
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Le 18 octobre dernier, les secours se sont rendus sur la rue Principale de Notre-Dame-du-Sacré-Cœur-d’Issoudun pour secourir une fillette de deux mois dont l’état de santé était critique. Elle est décédée une semaine plus tard, à l’hôpital.
Depuis, le Service des enquêtes des crimes contre la personne de la Sûreté du Québec enquête sur les circonstances du drame survenu dans la municipalité de la MRC de Lotbinière, en Chaudière-Appalaches.
Bien que peu d’informations aient été divulguées à ce stade-ci, la police affirme que des éléments recueillis laissent croire que le poupon aurait pu être victime d’un acte criminel.
Aucune accusation n’a toutefois été portée dans ce dossier pour l’instant.
Pas de la maltraitance, dit la mère
Sur les réseaux sociaux, la mère du bébé réfute indéniablement la thèse de la négligence ou de la maltraitance.
Selon elle, l’enfant aurait fait une hémorragie cérébrale due à des AVC qui auraient été causés par des complications à la naissance.
La dame affirme être persécutée à tort par la DPJ, qui aurait retiré les deux autres jeunes enfants du couple, en attendant le fin mot de cette histoire.
Situation similaire en 2020
Or, une situation similaire s’est produite en mai 2020, lorsque le nouveau-né de la mère a perdu la vie dans des circonstances tout aussi nébuleuses, à deux mois de vie.
La SQ avait aussi ouvert une enquête à l’époque, mais aucune accusation n’avait été déposée à la conclusion de celle-ci.
Le coroner qui a examiné le corps, Me Pierre Bélisle, a établi que le décès était de cause indéterminée puisque la constitution du petit était normale.
Rencontrée hier matin, la mère des deux petits enfants partis trop tôt a refusé de répondre aux questions du Journal, « selon les conseils de [ses] avocats ».
Un village ébranlé
À Issoudun, un village d’à peine 850 habitants, la nouvelle s’est propagée comme une traînée de poudre.
Bien que peu connaissaient la famille du défunt poupon puisqu’elle s’est installée dans le secteur relativement récemment, tous se sont dits choqués d’apprendre cette tragédie.
« Ça m’a surpris de voir arriver des voitures de police et l’ambulance comme ça, ça n’arrive pas souvent ici ! C’est sûr que ça m’affecte, aucun enfant ne devrait mourir de cette façon », lance Gabriel Bélanger, un voisin.
« Une mort, c’est toujours triste. Mais celle d’un poupon, c’est encore pire. Tout comme plusieurs citoyens, ça m’a beaucoup secouée », dit la mairesse Annie Thériault.