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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Mort en pêchant tout près du barrage Sartigan: «Tout le monde sait qu’il ne faut pas s’approcher»

Un pêcheur s’est noyé tout près du barrage Sartigan, à Saint-Georges, la semaine dernière.
Un pêcheur s’est noyé tout près du barrage Sartigan, à Saint-Georges, la semaine dernière. Photo Jean-François Racine
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Photo portrait de Vincent Desbiens

Vincent Desbiens

2024-06-01T04:00:00Z
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Un homme qui a vu un pêcheur se noyer dans la rivière Chaudière le 22 mai dernier affirme que le soixantenaire qui a sombré dans le cours d’eau agité a joué avec le feu en lançant sa ligne à l’eau trop près du barrage Sartigan. 

Dale Boissonneault est un vrai mordu de pêche. Il s’était rendu aux abords de la Chaudière avec des amis comme il a l’habitude de le faire.

«Ça fait environ 10 ans que j’habite dans le secteur. Tous les pêcheurs de Saint-Georges vont là, pas loin du barrage. Par contre, tout le monde sait qu’il ne faut pas s’approcher. Plus on est proche, plus le courant est fort.»

Dale Boissonneault, un fervent amateur de pêche, était présent lorsqu'un homme de 66 ans a sombré dans la rivière Chaudière à Saint-Georges, en Beauce, le 22 mai 2024.
Dale Boissonneault, un fervent amateur de pêche, était présent lorsqu'un homme de 66 ans a sombré dans la rivière Chaudière à Saint-Georges, en Beauce, le 22 mai 2024. Photo fournie par Dale Boissonneault

Le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs est propriétaire du barrage Sartigan. Tout autour, on peut apercevoir de nombreux panneaux du gouvernement, avertissant des dangers d’aller à l’eau dans le secteur.

C’est pourquoi la présence d’un homme de 66 ans et de son fils très près de l’ouvrage a attiré l’attention de plusieurs pêcheurs aux alentours, dont celle de M. Boissonneault.

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Un coffre à pêche

L’un des deux hommes a été tiré vers l’avant par une prise qui mordait à l’hameçon. Ce dernier a perdu pied et a disparu dans les remous sous le regard paniqué de sa progéniture.

«Mes amis et moi, on ne pouvait rien faire parce que ça aurait été vraiment plus dangereux d’intervenir de là où on était. Un gars qui était sur l’autre rive a sauté à l’eau et a tout essayé pour aller sortir le monsieur de là, mais il n’a pas été capable», se souvient avec douleur Dale Boissonneault.

Photo Jean-François Racine
Photo Jean-François Racine

Un des nombreux témoins de la scène a appelé les secours. D’après celui qui s’est confié au Journal, la victime a passé «au moins 15 minutes» sous l’eau.

«On ne le voyait plus du tout. Il était pris dans le courant. Tout ce qu’on voyait à la surface, c’est son coffre à pêche qui flottait.»

«C’est la seule personne qu’il me reste»

L’amateur de pêche originaire de Québec est allé à la rencontre du fils de la victime quand les secours l’ont ramenée sur la terre ferme. Il affirme avoir eu devant lui un jeune homme désespéré.

«Il était anéanti. Sa mère est décédée dans les dernières années et il n’arrêtait pas de répéter: “C’est la seule personne qu’il me reste.” C’est épouvantable, il a vu son père mourir devant ses yeux...»

Dale Boissonneault a lui aussi été marqué par les évènements. Il n’a pas été en mesure d’aller travailler le lendemain du drame et n’est plus retourné à cet endroit pour «éviter de se rejouer la scène en boucle».

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Prudence et bon jugement

Le directeur général de la Société de sauvetage, Raynald Hawkins, rappelle qu’il est primordial de faire preuve de prudence aux abords et, surtout, sur les rivières.

«On ne devrait jamais prendre cela à la légère, encore moins à des endroits où il peut y avoir une crue des eaux soudaine comme près d’un barrage. [...] Il y a un principe d’entonnoir aux abords des barrages. Le débit d’eau est très concentré entre les roches, au fond.»

Le directeur général de la Société de sauvetage, Raynald Hawkins, rappelle qu'il faut redoubler de prudence lorsque l'on s'aventure dans une rivière comme l'a fait la victime.
Le directeur général de la Société de sauvetage, Raynald Hawkins, rappelle qu'il faut redoubler de prudence lorsque l'on s'aventure dans une rivière comme l'a fait la victime. Photo d'archives, Roxane Trudel

L’expert souligne que plus de 41% des noyades au Québec ont lieu dans une rivière. Cette année, huit des 15 personnes mortes noyées ont connu leur fin dans ce type de cours d’eau.

Pour sa part, le ministère de l’Environnement estime avoir fait tout ce qui est en son pouvoir pour dissuader la population d’aller près du barrage Sartigan.

Il n’est pas non plus question de clôturer les rives de la Chaudière, puisque cela «nuit davantage lors de sauvetage» et «n’empêche pas l’accès à la rivière aux personnes déterminées à y accéder».

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