Mort en direct du «streamer» Jean Pormanove: une enquête distincte ouverte sur la plateforme Kick

AFP
Une nouvelle enquête a été ouverte en France sur les pratiques de la plateforme australienne de diffusion en continu Kick, en plus de celle déjà annoncée la semaine dernière pour éclaircir les circonstances du décès en direct d'un homme de 46 ans, protagoniste de vidéos controversées.
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Cette nouvelle enquête a été ouverte «du chef de fourniture en bande organisée de plateforme en ligne illicite», pour déterminer notamment si Kick a diffusé «en connaissance de cause» des «vidéos d'atteintes volontaires à l'intégrité de la personne», a annoncé mardi la procureure Laure Beccuau dans un communiqué.
Les enquêteurs chercheront également à déterminer si la plateforme australienne respecte la réglementation européenne sur les services numériques (DSA).
Les responsables encourent une peine de 10 ans de prison et 1 million d'euros d'amende.
Raphaël Graven, 46 ans, connu sous le nom de Jean Pormanove, est décédé près de Nice (sud-est) lors d'une diffusion en direct le 18 août sur la plateforme de vidéos, après plus de 12 jours en direct, le montrant, ainsi qu'un autre homme, violenté et humilié par deux personnes.
Suivie par près de 200 000 personnes, la chaîne «Jeanpormanove» montrait depuis des mois Raphaël Graven se faire insulter, frapper, tirer les cheveux, menacer ou encore tirer dessus sans protection avec des projectiles de paintball. Des contenus scénarisés, selon les promoteurs de la chaîne.
La ministre française déléguée au Numérique, Clara Chappaz, a annoncé de son côté mardi son intention d'attaquer en justice la plateforme Kick pour «manquement».
Elle a fait cette annonce à l'issue d'une réunion avec les services de plusieurs ministères (Justice, Intérieur, Économie) et deux autorités indépendantes, reprochant à Kick d'avoir enfreint la loi sur la confiance numérique de 2004.