Mort d’une ado dans une usine abandonnée: de nombreux curieux fréquentent ce site dangereux
Plusieurs personnes filment et diffusent leur visite risquée sur les réseaux sociaux
Olivier Faucher
La mort d’une adolescente dans les décombres d’une ancienne usine de la Mauricie rappelle les dangers auxquels peuvent s’exposer ceux qui s’aventurent sur des sites abandonnés.
«Les parents, vous avez une responsabilité de vous assurer que vos jeunes évitent ces sites abandonnés à travers le Québec», lance Michel Angers, maire de Shawinigan.
C’est dans sa ville qu’une tragédie est survenue dans la nuit de vendredi à samedi, lorsqu’une jeune fille de 15 ans et un ami se seraient aventurés sur le terrain de l’ancienne papetière Belgo, abandonné depuis 2008.
En grimpant au sommet d’une tour de béton munie d’un silo à l’intérieur, l’adolescente serait tombée entre deux parois, a indiqué la Sûreté du Québec (SQ).
Si l’événement a été signalé aux autorités à 20h30, ce n’est qu’à 4h40 que la victime a pu être dégagée et transportée à l’hôpital où son décès a été constaté.
Activité populaire... et dangereuse
Le maire Angers confirme que la visite de l’usine Belgo est très populaire auprès de nombreux curieux, y compris des jeunes et des familles avec des enfants.
«Je suis déjà allé et il y a toutes sortes d’endroits où on peut risquer d’avoir des accidents et malheureusement, c’est ce qui est arrivé», se désole-t-il.
L’endroit semble prisé par ceux qui s’adonnent à l’exploration urbaine, une activité qui consiste à s’aventurer dans des lieux abandonnés ou surélevés pour avoir des sensations fortes.
Cette pratique a fait les manchettes à de nombreuses reprises au cours des dernières années, au Québec, entre autres parce que plusieurs de ses adeptes filment leur coup d’éclat qui devient souvent viral sur les réseaux sociaux.
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Le Journal a trouvé plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux de personnes explorant l’usine Belgo, dont une où on voit un individu grimper au sommet du même silo où l’adolescente est morte vendredi.
@plrcmfgt Tower climbing at belgo
♬ son original - plrcmfgt
La SQ n’a pas précisé la raison pour laquelle la victime et son ami se trouvaient sur le site.
Laxisme dénoncé
Joanie Frigon, une résidente de Shawinigan, s’est blessée à la jambe, en 2023, en faisant une chute de six pieds dans un trou sur le site de l’usine dont elle ne connaissait pas la dangerosité.
Depuis, pratiquement rien n’a été fait pour mieux sécuriser le site malgré ses démarches pour alerter les autorités, selon elle.
«J’aurais pu mourir ou être handicapée à vie. Les propriétaires de ces endroits-là devraient mettre de l’affichage d’avertissement, clôturer les lieux et sécuriser les endroits où les gens pourraient tomber.»
De son côté, le maire Angers a interpellé le ministère de l’Environnement, qui est responsable de nettoyer le site et qui empêche, selon lui, la Ville de faire un quelconque ramassage.
Il envisage de demander à la SQ de donner des constats d’infraction à quiconque s’aventurera dorénavant dans les décombres.
– Avec TVA Nouvelles
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