Mort du petit Émile en France en 2023: voici tout ce qui s’est passé depuis sa mystérieuse disparition
AFP
Voici une chronologie de l'enquête depuis le 8 juillet 2023, jour de la disparition mystérieuse dans les Alpes françaises du petit Émile Soleil, un garçonnet dont le sort a ému la France entière, jusqu'à la fin des premières gardes à vue dans ce dossier, sans aucune poursuite pour l'instant.
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Disparition, premières recherches
Le 8 juillet 2023, à 17h15, Émile, deux ans et demi, est aperçu pour la dernière fois par deux voisins au Haut-Vernet, hameau de 25 habitants sur les flancs du massif alpin des Trois Évêchés. Il venait d'arriver pour les vacances d'été dans la résidence secondaire de ses grands-parents maternels.
Ses parents, de fervents catholiques, habitent le hameau de La Bouilladisse et ne sont pas présents au moment de la disparition.

La gendarmerie est alertée vers 18h00 et une enquête avec appel à témoins débute le lendemain.
Des centaines d'anonymes se joignent à des battues les deux premiers jours. Enquêteurs et militaires poursuivent en vain l'inspection de 97 hectares de champs, bois et terrains escarpés.
La trentaine de maisons du hameau sont fouillées, les habitants interrogés.
Ouverture d'une information judiciaire
Le 18 juillet, le parquet de Digne (sud-est) ouvre une information judiciaire justifiée par «la complexité de l'affaire» et les investigations basculent au tribunal judiciaire d'Aix-en-Provence, près de Marseille (sud-est), où deux juges d'instruction sont saisis.
Débute un minutieux travail d'analyse de données et notamment de téléphonie de toutes les personnes ayant «borné» dans les parages.
Enquête élargie à des motifs criminels
Dix jours plus tard, le 27 juillet, l'enquête judiciaire est élargie aux faits criminels «d'enlèvement, détention arbitraire et séquestration criminelle».
L'appel des parents
Première prise de parole fin août dans l'hebdomadaire Famille Chrétienne des parents d'Émile qui disent n'avoir «rien à cacher» et déplorent des «témoignages malveillants dans la presse».

Dans le même hebdomadaire, à la veille du troisième anniversaire de leur enfant le 24 novembre, ils diffusent un appel vibrant: «Comprenez notre détresse, dites-nous où est Emile».
Découverte d'«ossements»
Fin mars 2024, une promeneuse découvre le crâne et des dents d'Emile à environ 1,7 km du hameau où l'enfant avait disparu. Dans la foulée, des enquêteurs trouvent des vêtements et un petit bout d'os dans la même zone.
Obsèques
Les obsèques du garçonnet sont célébrées le 8 février 2025 à la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (sud-est), parents et grands-parents d'Emile affichant une certaine distance.

«Le temps du silence doit laisser place à la vérité», clament les grands-parents dans un communiqué quelques heures après la cérémonie.
Premières arrestations
Le 25 mars, Philippe Vedovini et son épouse, grands-parents d'Émile, ainsi que deux de leurs enfants majeurs sont arrêtés pour «homicide volontaire» et «recel de cadavre» par la section de recherches de la gendarmerie de Marseille.

Ils ressortent libres près de 48 heures plus tard, car «les charges n'étaient pas suffisantes» pour une éventuelle poursuite, déclare le procureur d'Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, lors d'un point presse le 27 mars.
Il précise aussi que la piste familiale n'est «pas encore refermée».
La piste de l'homicide
Depuis presque 21 mois, les enquêteurs ont épluché 3141 signalements, procédé à 287 auditions, analysé 27 véhicules, ratissé 285 hectares et procédé à 50 perquisitions. Ils ont aussi mené des tas d'expertises sur les restes retrouvés de l'enfant.
Il en ressort que «les vêtements et les ossements retrouvés ont été transportés et déposés peu de temps avant leur découverte», que le crâne présente des «stigmates anatomiques, évocateurs d'un traumatisme facial violent». Lors de ce même point presse, le procureur parle donc pour la première fois de «la probabilité d'intervention d'un tiers dans la disparition et la mort d'Émile Soleil».