Montréal Séries: les producteurs et les distributeurs québécois se laissent encore désirer pour la 2e édition


Guillaume Picard
Montréal Séries est de retour pour une deuxième édition dans le Quartier latin, du 28 août au 1er septembre, avec l’ambition de devenir un incontournable des festivals dédiés au petit écran. Jusqu’ici, les producteurs et les distributeurs québécois démontrent toutefois peu d’enthousiasme pour y présenter des séries en primeur.
«Il y avait une place à prendre et nous avons vu, en discutant avec France Télévisions ou d’autres marchés, comme l’Espagne, qu’il y avait un intérêt pour eux à venir présenter des séries ici», a raconté à l’Agence QMI l’une des cofondatrices de cet événement international, Brigitte Janson.
Selon elle, la première mouture, l’an dernier, était un «test» pour mesurer l’intérêt des Montréalais. L’édition 2025 peut donc être considérée comme la première.

«La porte a été ouverte aux distributeurs du Québec. Grandement ouverte. Mais on n’a pas eu beaucoup de propositions. Pour les séries québécoises, il nous faut des primeurs», a indiqué celle qui préside Montréal Séries.
Brigitte Janson, qui a notamment produit le film La Bolduc, a reconnu d’emblée qu’il y a encore des liens à tisser avec l’industrie québécoise, qui se mouille peu depuis les débuts du festival. Cette année, seule Pitago Stop, une fiction humoristique de type «mocumentaire» se déroulant dans la halte routière Pitago Stop, dans la communauté fictive de Weymistis, sera présentée. Il s’agit d’une production québécoise et autochtone.
La distribution de Pitago Stop, qui fait un clin d’œil à The Office, s’appuie sur les comédiens René Rousseau, Océane Kitura Bohémier-Tootoo, Andawa Laveau, Amélie Grenier, Charles Bender et Claude Breton-Potvin, d’après un scénario de Jason Brennan, Sonia Bonspille Boileau, Eve Ringuette et Normand Junior Thirnish-Pilot. À la réalisation de cette série de Nish Media (Pour toi Flora), produite en collaboration avec l’APTN et ICI Tou.tv, on retrouve Jason Brennan, Sonia Bonspille Boileau, Eve Ringuette et Dave Jenniss.
Montréal Séries s’ouvrira le 28 août avec Kaboul, une œuvre dont l’action est campée après le départ d’Afghanistan des Américains, alors que les talibans reprennent leur place. La réalisation est assurée par deux femmes, Kasia Adamik et Olga Chajdas.
C’est la saga familiale et romane Montmartre qui clôturera l’édition 2025. L’intrigue se déroule dans le Paris de 1900 et la réalisation est signée par le Québécois Louis Choquette.
Les œuvres produites dans d’autres langues que le français seront, précisons-le, projetées avec des sous-titres.
Sinon, Montréal Séries présente cette année des séries de HBO Max comme Eastern Gate et Lady Love. Prime est représenté par Anaon, de David Hourrègue, dont la série Rivages avait remporté le prix du public l’an dernier. Le festival est déjà en pourparlers avec Apple+ pour l’an prochain, comme quoi l’événement grandit tranquillement, mais sûrement.
Deux nouveautés: des classes de maître et des docuséries

Il y a par ailleurs un nouveau volet classe de maître. Y participeront l’auteur et réalisateur Luc Dionne, le directeur général de Canneseries, Benoit Louvet – il y a un partenariat entre Montréal Séries et Canneseries –, le studio montréalais Rodeo FX ainsi que Jason Brennan et Sonia Bonspille-Boileau de Nish Media.
En plus, on développe pour la première fois un volet docuséries, qui est appelé à croître.
Cette année encore, le public remettra un prix. Éventuellement, d’autres statuettes s’ajouteront au fur et à mesure que le festival gagnera en maturité. On souhaite aussi développer tout un volet marché pour les grands manitous du petit écran venant de partout sur le globe.
«On veut bien installer le festival et ensuite on pourra ouvrir un volet marché. On a de l’ambition pour le festival, mais nous y allons de manière sécuritaire», a indiqué Mme Janson.
Le laissez-passer donnant accès à l’ensemble de la programmation est vendu pour 30$. Plus d’information sur Montréal Séries est disponible sur son site.