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Montréal-Nord: la Ville lui vole son stationnement

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André-Sylvain Latour

2023-11-13T17:07:50Z
2023-11-13T17:48:50Z
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Une mère de famille qui habite dans l’arrondissement de Montréal-Nord se bat actuellement pour récupérer l’accès à son stationnement privé. 

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«Ça fait sept ans que je me bats pour ravoir mon stationnement, et il n’y a rien qui bouge», rage Myriam Labbé.

La mère de famille habite dans l’arrondissement depuis 2010. Six ans plus tard, elle réalise son rêve en devenant propriétaire d’un duplex.

Sur le terrain avant de sa nouvelle résidence, il y a un stationnement, et elle entend bien en profiter. Malheureusement pour elle, la Ville avait d’autres plans.

Quelques mois après avoir emménagé, Mme Labbé reçoit un avis de l’arrondissement. Il y aura d’importants travaux réalisés dans sa rue: la réfection de l’ensemble des trottoirs. Mais elle était loin de se douter que l’abaissement qui lui permet d’accéder à son stationnement allait disparaître. Le nouveau trottoir fait en effet 10 centimètres de hauteur, soit la hauteur normale pour un trottoir piétonnier.

La résidente de Montréal-Nord Myriam Labbé exprime très bien sa frustration dans le balado de Benoit Dutrizac, disponible sur la plateforme audio et vidéo QUB radio:

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«J’ai un voisin qui était là pendant les travaux, les ouvriers voulaient lui enlever son accès à lui aussi, raconte Mme Labbé. Il s’est obstiné, et ils lui ont rabaissé. Moi pendant ce temps-là, j’étais au travail. Je n’ai pas pu intervenir.»

AGENCE QMI
AGENCE QMI

Depuis, c’est un véritable parcours du combattant pour la résidente de Montréal-Nord. En plus des nombreux appels qu'elle a faits à l’administration, elle s’est rendue à trois séances du conseil de ville. La dernière fois, c'était mardi dernier. Exaspérée, Mme Labbé insiste pour passer son message coûte que coûte. La mairesse, Christine Black, décide alors de faire couper son micro. Cette visite non plus n’aura pas de suite.

Un droit acquis?

Le certificat de localisation que détient Myriam Labbé est clair: le stationnement était bel et bien là en 2009. Elle-même en rajoute, les anciens propriétaires ont résidé à cette adresse pendant plus de 20 ans, et l’emplacement était là. Donc, il est difficile de savoir quand a réellement été aménagé cet espace. L’arrondissement pourrait peut-être répondre à cette question, mais depuis les sept dernières années, on se contente d’expliquer que le nouveau règlement municipal interdit de nouveaux emplacements comme celui-là.

Malgré tout, plusieurs résidences du quartier possèdent des stationnements similaires à celui de Mme Labbé, ce qui ajoute à sa frustration.

«Pourquoi le mien a été condamné, et pas les autres, demande-t-elle. Je veux une voiture électrique, comment je vais faire pour la brancher?»

Cette situation n’est pas sans rappeler ces 11 propriétaires de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. En janvier dernier, ils avaient été victimes d’un règlement vieux d’une cinquantaine d’années qui interdit les stationnements en façade des résidences sans garage. La situation avait été révélée par le journaliste du Journal, Francis Pilon.

Le cabinet de la mairesse Valérie Plante avait répondu qu’il est «clair qu’une réflexion sur le règlement s’impose [...] notamment concernant les propriétaires de véhicules électriques.»

Pour Myriam Labbé, cette réflexion n’est toujours pas faite.

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