Montréal: le ministère des Transports demande d'enlever de gênants graffitis juste avant le Grand Prix
Il y en avait des dizaines autour de l'échangeur Turcot
Marc Sandreschi
Le ministère des Transports a demandé d’effacer les graffitis qui maculent l’échangeur Turcot, pour éviter que Montréal ait l’air trop sale au moment où des milliers de touristes internationaux débarquent en ville pour le Grand Prix de F1.
L'immense carrefour autoroutier situé sur le chemin entre l'aéroport et le centre-ville de Montréal est recouvert depuis des mois de dizaines d'inscriptions multicolores. Les murs en contrebas du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) ainsi que plusieurs structures de signalisation, entre autres, sont complètement barbouillés.

«On a reçu une demande d’intervention vendredi dernier», affirme Jean-François Trempe, chef d’équipe pour l’entreprise de nettoyage Solutions-Graffiti.
Face à ce court délai pour effectuer le nettoyage, M. Trempe précise qu’il «sera très peu probable que ce soit entièrement complété d’ici vendredi», car l’entreprise doit répondre à plusieurs autres demandes.

Le problème des tags et des graffitis est en augmentation dans la métropole. Les méfaits par graffitis sont en hausse de 34% par rapport à la moyenne des cinq dernières années, selon le dernier bilan annuel du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) dévoilé par notre Bureau d’enquête le 9 juin dernier.
Du côté du ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTQ), le porte-parole Louis-André Bertrand précise que «le ministère a ses propres équipes qui nettoient chaque structure deux fois par année». Le MTQ, parfois, fait aussi appel au privé, explique-t-il.
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Il précise que le travail a débuté un mois plus tard que prévu cette année à cause des pluies.
Le MTQ convient qu'il s'agit d'un «problème récurrent». «Chaque fois qu’ils sont nettoyés, ils réapparaissent dans les jours qui suivent», décrit M. Bertrand.

Citoyens découragés
Du côté de l’opposition officielle à l’Hôtel de Ville, on se désole de l'état de propreté de la ville. «La hausse importante du nombre de graffitis à Montréal n’a rien d’étonnant quand on voit l’état général de la ville avec tous les enjeux de propreté auxquels elle est confrontée», nous a déclaré le chef d'Ensemble Montréal, Aref Salem.
Ce dernier se dit «particulièrement préoccupé par la hausse des graffitis à caractère haineux».
Solutions-Graffiti effectue plus de 10 000 interventions par année dans la région de Montréal pour enlever des graffitis, ainsi que d’autres nettoyages sur l’espace public et le domaine privé.
Selon M. Trempe, les graffitis ont notamment pris de l’ampleur au cours de la période entourant la pandémie de COVID-19: «Le manque de surveillance a fait en sorte que les graffiteurs ont eu le chemin libre sans trop se faire prendre.»
Entre autres, les graffiteurs sévissent particulièrement dans les secteurs du Mile End et du Sud-Ouest, selon le chef d’équipe de l’entreprise de nettoyage.
«Les citoyens sont de plus en plus nombreux à se dire: un de plus ou un de moins, au point où nous en sommes, qu’est ce que ça va changer», ajoute Aref Salem.
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