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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Montréal investit 15 millions $ pour mieux protéger ses piétons

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Félix Lacerte-Gauthier

2022-09-07T16:09:39Z
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Pour limiter les collisions entre piétons et automobiles, la Ville de Montréal va investir 15 millions $ chaque année jusqu’en 2024 afin de remodeler certaines intersections fréquentées par des usagers «vulnérables». 

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Il s’agit de l’élargissement d’un programme qui est déjà en place et qui permet aux arrondissements de sécuriser les abords de leurs écoles, grâce à une enveloppe de 10 millions $.

«La personne qui marche, c’est de loin celle qui est le plus représentée dans les collisions et décès qu’on a à Montréal dans le réseau routier. C’est pour le piéton qu’il faut mettre le plus d’énergie», a soutenu Marianne Giguère, conseillère associée à la mobilité active pour la Ville.

Pour l’occasion, elle était près de l’école primaire Armand-Lavergne, un exemple de ce que permet le programme, alors que la rue qui la borde a été transformée en sens unique avec une piste cyclable, et que des saillies de trottoirs ont également été installées.

L’élargissement de l’enveloppe permettra aux arrondissements de demander la reconfiguration d’intersections fréquentées par d’autres usagers vulnérables, comme les personnes aînées et les enfants.

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«Si on sait que beaucoup d’aînés se déplacent pour aller à pied à l’épicerie, la pharmacie, un centre communautaire; ça sera possible de faire des aménagements à ces endroits», a donné en exemple Mme Giguère.

Zéro mort et blessé grave d'ici 2040

Depuis la mise en place du programme de sécurisation aux abords des écoles, en 2020, la Ville a approuvé 81 projets de réfection. Interrogées sur le nombre de refus, les élues ont toutefois esquivé la question.

Le programme s’inscrit dans le cadre du Plan d’action Vision Zéro 2022-2024, la suite d’un plan mis en place pour la première fois en 2019. L’objectif de la Ville est d’atteindre un bilan de zéro accident mortel d’ici 2040.

Les effets que ce premier plan a pu avoir sont difficilement observables, alors que le nombre de décès de piétons dans l’agglomération de Montréal est resté stable au cours des 10 dernières années, avec une moyenne de 27 chaque année.

«On a mis en place beaucoup d’outils pour nous aider à intervenir. Ceci dit, il y a tout le temps du travail à faire, il en reste beaucoup. On a jeté les bases du programme Vision Zéro, là, l’idée, c’est d’aller plus loin et plus fort», a expliqué Sophie Mauzerolle, responsable du transport et de la mobilité au comité exécutif.

D’autres mesures, qui seront mises en place dans le prochain plan d’action, viseront notamment à développer un «indice de sécurité» pour les véhicules lourds, analyser des «déficiences» de la signalisation et mettre en place des «efforts de prévention» contre la fatigue au volant.

Un bon début

Présent sur place, l’organisme Piéton Québec s’est montré favorable aux mesures prononcées.

«Le plan d’action va permettre de faire des pas supplémentaires pour améliorer la sécurité du réseau routier, mais aussi pour améliorer la sécurité des véhicules et réduire les comportements problématiques et dangereux», a soutenu Sandrine Cabana-Degani, qui appelle à «transformer la Ville», pour permettre à tous les piétons de pouvoir rentrer «en vie» à la maison.

Pour sa part, Vélo fantôme Québec (VFQ) accueille favorablement les objectifs de la Ville, mais regrette un manque d’ambition.

«Plusieurs actions pourraient être accentuées, beaucoup étant de l’ordre des études, des analyses ou de la mise en place de comités. Il ne suffit pas de simplement développer un indice de sécurité pour les véhicules lourds ou de vouloir influencer le marché des véhicules dont a besoin le Service d’incendie», a souligné Séverine Le Page, co-porte-parole de l’organisme.

Elle demande plutôt des choix qui sécurisent «réellement et rapidement» les piétons et cyclistes.

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