Montréal encouragée à s’inspirer de Québec
La Vieille Capitale a renforcé la protection de son patrimoine


Ludovic Théberge
Montréal aurait avantage à s’inspirer de la Ville de Québec qui s’est dotée la semaine dernière de réglementations plus strictes pour mieux protéger ses immeubles patrimoniaux, estime l’organisme Héritage Montréal.
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« C’est génial ce que Québec a fait, c’est un super pas en avant. On ne peut pas faire de copier-coller, mais Montréal peut certainement prendre en exemple certaines dispositions », croit la directrice adjointe des politiques chez Héritage Montréal, Taïka Baillargeon.
Le 20 juin dernier, l’administration Marchand s’est notamment donné le pouvoir d’imposer des amendes pouvant aller jusqu’à 250 000 $ par jour aux propriétaires qui laissent dépérir un bâtiment patrimonial.
Les démolitions seront aussi plus sévèrement encadrées. Les propriétaires devront désormais démontrer la nécessité ou les avantages d’une démolition.
La Ville de Québec profite ainsi des nouvelles dispositions législatives de la loi 69, entrée en vigueur il y a un an, qui permettent aux municipalités de bonifier leurs règlements entourant la protection du patrimoine.
« C’est vraiment positif de voir une ville se lever et agir, je crois que c’est important de le faire aussi », se réjouit Mme Baillargeon.
Héritage Montréal
Intérêt montréalais
À Montréal, on assure qu’il y a un intérêt concernant les modifications et bonifications aux règlements d’urbanisme.
« L’objectif est de soumettre aux instances un projet de règlement modifiant le Règlement sur l’entretien des bâtiments avant la fin de l’année 2022 », explique la responsable de la culture et du patrimoine, Ericka Alneus.
Montréal pourrait donc emboîter le pas à Québec et augmenter, entre autres, les amendes aux propriétaires qui ne font rien pour entretenir leur bien patrimonial.
Taïka Baillargeon donne en exemple l’édifice de l’ancien journal La Patrie, propriété de l’Église de scientologie de Montréal, qui est à l’abandon depuis longtemps et dont des sanctions pourraient pousser les propriétaires à passer à l’action.
Aller plus loin
« On sait qu’ils ne sont pas là, ce bâtiment est vide. Un bâtiment qui n’est pas occupé, c’est un bâtiment qui est à risque puisque personne n’en prend soin », se désole-t-elle.
L’Église de scientologie a acquis l’édifice en 2007 pour la somme de 4,25 M$, mais ne l’utilise pas.
Selon Mme Baillargeon, les pénalités financières envoient un fort message aux propriétaires, mais il serait bénéfique d’aller encore plus loin.
« L’argent des sanctions pourrait être réinvesti dans la réfection d’autres bâtiments patrimoniaux. On sait que l’argent manque, il faudrait avoir un peu d’initiative avec des gestes forts », propose-t-elle.
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