Montréal adopte son règlement pour bannir Airbnb
Il sera désormais interdit de louer sa résidence principale à des touristes neuf mois par année


Anouk Lebel
L’administration Plante va de l’avant avec son règlement pour bannir la location à court terme de type Airbnb dans les résidences principales, sauf pendant la période estivale.
«C’est une avancée majeure pour ceux qui perdent leur logement parce qu’il y a du Airbnb illégal», a estimé le responsable de l’habitation au comité exécutif, Benoit Dorais, à la séance du conseil municipal mardi.
Le conseil a adopté le règlement qui interdit toute location touristique à court terme dans une résidence principale, sauf entre le 10 juin et le 10 septembre de chaque année.
Les contrevenants s’exposent à des amendes allant jusqu’à 2000$ pour les personnes physiques et jusqu’à 4000$ pour les entreprises.
Désormais, pour louer sa résidence principale à Montréal, il faudra se procurer un permis municipal au coût de 300$.
L’exploitant devra présenter, en personne, une pièce d’identité valide comme un permis de conduire ou une carte d’assurance maladie du Québec.
La majorité des dispositions entreront en vigueur dès le 31 mars.
Plus d’inspecteurs
Le nouveau règlement prévoit, en outre, l’embauche de davantage d’inspecteurs, dont le nombre passera de trois à sept.
La majorité des élus ont voté contre les amendements proposés par Ensemble Montréal visant à permettre aux exploitants de louer leur résidence principale trois mois pendant l’hiver et de renouveler leur permis en ligne.
«La grande restriction présentée dans le règlement risque de venir asphyxier les Montréalais qui louent une partie de leur logement pour boucler leur fin de mois», a plaidé le porte-parole d’Ensemble Montréal en matière d’habitation, Julien Hénault-Ratelle.
Il demandait aussi à la Ville de modifier les aspects financiers de façon à embaucher douze inspecteurs plutôt que sept.
Airbnb réagit
La plateforme Airbnb avait enjoint aux élus de voter contre ce règlement, qu’elle juge «extrême et à courte vue».
«Cette proposition mal conçue ferait grimper les prix des hôtels et rendrait les voyages plus coûteux pour les Québécois», avait fait valoir, dans une déclaration écrite, Alex Howell, responsable des politiques pour Airbnb au Canada.
Depuis 2023, la loi québécoise permet à quiconque de louer sa résidence principale sur des plateformes comme Airbnb, moyennant l’obtention d’une licence auprès de la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ).
Mais notre Bureau d’enquête a révélé, en juin, comment des centaines de personnes contournent la loi en louant des logements qui n’ont rien d’une «résidence principale».
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