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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Montréal : 5 rats pour 1 humain... ou presque

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Photo portrait de Maria Mourani

Maria Mourani

2022-06-29T09:00:00Z
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« Le rat, discret, prudent, intelligent et si proche de l’homme. » Un mème qui roule sur les réseaux sociaux et me fait toujours penser à Montréal. Un ami dératiseur me disait à la blague : « À Montréal, il y a cinq rats pour un humain ». J’ai vérifié... Il n’était pas loin du compte.

Les chiffres varient selon les sources : certains font état de quatre millions, d’autres de six millions de rats. En somme, six ou quatre millions de rongeurs pour 2 025 928 Montréalais. S’il y avait une guerre d’espèces, je parierais sur les rats. Il faut savoir qu’une rate – et je ne parle pas de l’organe – peut mettre au monde cinq à dix ratons plusieurs fois par année.

Pandémie

Depuis la pandémie, l’expansion et la prolifération des rats sont de notoriété. Ils sont plus visibles et infestent les tours de bureaux, les commerces, plusieurs bâtiments du centre-ville, etc. Ces colons sont d’une grande efficacité pour remplir le vide. Outre les dommages aux habitats qui peuvent avoir de graves conséquences (fuites de gaz et d’eau, incendies, coupures d’électricité, etc.), certaines espèces sont porteuses de maladies, en l’occurrence la salmonellose et la leptospirose.

Par ailleurs, l’état du réseau des égouts de Montréal demeure préoccupant. On aura beau dératiser, si les canalisations sont dans un état lamentable, les infestations ne tariront pas. Les rats trouveront toujours leur chemin dans les fondations des bâtiments et continueront leur colonisation des espaces urbains.

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Autrement dit, Montréal a besoin d’une bonne mise à niveau de ses égouts et d’une dératisation.

  • Écoutez Maria Mourani au micro de Patrick Déry sur QUB Radio :

Que fait la Ville ?

Tout comme pour le nettoyage des graffitis, l’administration Plante s’en lave les mains, puisque cette responsabilité relève des arrondissements. Il semble n’y avoir pour Montréal aucun plan ou stratégie globale de contrôle des rats comme cela existe dans plusieurs grandes villes, dont New York. D’ailleurs, le 10 juin dernier, le maire, Éric Adams, annonçait un budget record de 101,1 milliards $ pour plusieurs postes budgétaires, dont la dératisation et le nettoyage des graffitis.

Lors de cette annonce, Adams a alors fait savoir que sa ville mérite mieux que les rats, les graffitis et la saleté. Qu’en est-il de Montréal ?

L’exemple albertain

Depuis 1950, l’Alberta a mis en place un programme national de contrôle des rats. Une politique de tolérance zéro, dont l’objectif est l’éradication par tous les moyens. On peut être d’accord ou pas sur les façons de faire, là n’est pas le propos. Il n’en demeure pas moins que l’approche albertaine est intéressante par son application systématique sur tout son territoire de manière uniforme. Et ça fonctionne !

Il y aurait très peu de rats en Alberta, puisque les municipalités nettoient systématiquement les espaces inoccupés. Elles entretiennent les dépotoirs, les égouts et les lieux susceptibles d’infestations. Les Albertains participent également à cet effort national. Les rats domestiques sont interdits et j’en passe.

Si une approche provinciale est possible, pourquoi cela ne serait-il pas faisable pour une ville ?

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