Montembeault ou Dobes?: c’est un peu tôt pour un débat sur les gardiens du Canadien

Jonathan Bernier
Ceux qui éprouvent des doutes quant à la capacité de Samuel Montembeault d’occuper le poste de gardien numéro un du Canadien n’ont pas mis de temps à appuyer sur la gâchette.
En fait, il aura fallu six matchs et une performance en demi-teinte, face aux Rangers, samedi, pour ramener un débat qu’on ne croyait pas devoir déterrer avant, au minimum, la saison prochaine.
Or, voilà. Le gardien de Bécancour, qui présente une moyenne de buts alloués de 3,26 et un taux d’efficacité de ,857, ne connaît pas le début de saison auquel on s’attendait.

Montembeault lui-même a déjà admis à quelques occasions, depuis le début de la campagne, qu’il devait faire mieux.
«Ce n’est jamais la faute d’un seul joueur. Il nous a sauvés à plusieurs occasions. Il fait souvent de gros arrêts à des moments importants, a déclaré Brendan Gallagher, se portant à la défense de son coéquipier. On a tellement confiance en Monty. Ça n’a pas changé. D’ailleurs, on aurait pu lui rendre la vie plus facile lors du dernier match.»
Pendant ce temps, Dobes s’est montré solide lors de ses départs face aux Red Wings et aux Predators.
«On est à l’aise avec nos deux gardiens, a déclaré Martin St-Louis, souhaitant tuer dans l’œuf tout semblant de controverse. Il y aura toujours de la compétition à l’interne, peu importe la position.»
Une longue saison
L’entraîneur-chef du Tricolore n’a pas tort, sauf que la position de gardien est beaucoup plus sous les projecteurs. Surtout à Montréal.
«La gestion est beaucoup plus facile à deux gardiens qu’à trois», a lancé St-Louis, dans un éclat de rire.
Ce dernier faisait évidemment référence au ménage à trois d’il y a deux saisons entre Montembeault, Jake Allen et Cayden Primeau.
Plus sérieusement, le Lavallois a tenu à rappeler que le Canadien est chanceux de miser sur ce duo. Surtout dans une saison olympique où les séquences de deux matchs en autant de soirs (16) et celles de trois rencontres en quatre jours (15) seront nombreuses.
«C’est une longue saison, on ne sait jamais quand une blessure va survenir, a déclaré St-Louis. C’est même important d’en avoir un troisième [gardien au sein de l’organisation]. J’adore la façon dont nous sommes positionnés de ce côté.»
Un équilibre à garder
N’empêche que c’est lui, probablement en collaboration avec Éric Raymond, l’entraîneur des gardiens, qui devra gérer la charge de travail de chacun de ses hommes masqués.
Où tracera-t-il la ligne entre exiger des performances et s’assurer que son gardien numéro un garde un niveau de confiance élevé, dans une saison où les attentes sont un peu plus élevées?
«Il n’y a pas de réponse précise. On essaie de garder un équilibre, a-t-il indiqué. Mais, ce n’est pas aussi difficile que vous le pensez.»
«On a deux bons gardiens. Seront-ils les deux à leur mieux toute l’année? Non, a-t-il poursuivi. Alors, tu gères ça, tu gères leur charge de travail et les performances.»
Pour l’instant, Dobes semble davantage dans son élément. Toutefois, rien ne dit qu’il saurait maintenir la même efficacité s’il était appelé à garder le filet deux matchs sur trois.