Montée de la violence dans le métro: les constables spéciaux devraient être armés
Selon un expert qui s’est penché sur le travail des agents de la paix qui interviennent pour sécuriser le métro

Erika Aubin
Les constables spéciaux de la STM, qui assurent la sécurité dans le métro de Montréal, devraient être armés pour faire face à une flambée de la violence marquée par des agressions, des interventions risquées, des problèmes de santé mentale et même des meurtres.
C’est du moins ce que conclut l’expert Mario Berniqué, qui a été mandaté par le syndicat Fraternité des constables et agents de la paix de la STM–CSN pour brosser un portrait de la situation.
«Le travail fait par les constables spéciaux est coercitif et demande des moyens, des équipements et des méthodes contemporaines pour faire face aux risques qu’ils rencontrent», écrit-il dans un rapport.
Depuis quatre ans, les constables spéciaux dénoncent une montée de la violence dans le métro de Montréal.
«Particulièrement les interventions impliquant des armes blanches, à feu ou à plomb. [...] Nous ne sommes pas assez équipés pour gérer les situations à risque», estime Kevin Grenier, président de la FCAP STM–CSN.

Meurtre et incidents violents
Ce mois-ci seulement, un meurtre a eu lieu à la station Guy-Concordia, impliquant un suspect et une victime connus des policiers pour leur lourd passé criminel.
Les constables sont aussi intervenus physiquement dans trois incidents violents en tunnel, où des individus aux comportements imprévisibles liés à la santé mentale ont agressé des agents, causant des blessures chaque fois, rapporte le syndicat.
«Nous devons agir avant qu’il ne soit trop tard», fait valoir le président Kevin Grenier.
Après une analyse de la situation, Mario Berniqué, consultant en opération et en intervention de sécurité du public, en vient à la conclusion dans un rapport que «l’acquisition d’une arme de poing et d’une arme à impulsion électrique est plus qu’une nécessité».
Selon lui, les constables spéciaux devraient également avoir accès au Centre de renseignements policiers du Québec, une banque de données que les policiers utilisent quotidiennement.
Présentement, ils ont seulement des vestes pare-balles, des menottes, un bâton télescopique et le poivre de cayenne.
Manque de soutien policier
Dans un communiqué, ces agents de la paix évoquent aussi un manque de soutien du Service de police de la Ville de Montréal, une semaine après un cri du cœur lancé par la Fraternité des policiers et policières de Montréal. Selon ce syndicat, les «policiers sont à bout de souffle» et ont besoin de moyens sur le terrain pour répondre aux nombreuses crises.
«Malgré qu’ils soient en support aux constables du métro, ils ne semblent pas travailler en collégialité», a noté à ce sujet l’expert Mario Berniqué.
Les interventions des constables de la STM sont en forte hausse, une tendance qui devrait continuer d’augmenter encore dans les années à venir. Environ 55 000 interventions sont prévues pour l’intervalle d’ici la fin de l’année, soit 7000 de plus qu’en 2023, selon le syndicat. Il s’agit d’environ 150 par jour.
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