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L'article provient de Le Journal de Québec
Affaires

Mont-Sainte-Anne: la Sépaq décide de faire à nouveau confiance à RCR pour le secteur est

Le Mont-Sainte-Anne poursuivra l’exploitation des activités et services actuels du secteur est

Photo d’archives, JEAN-FRANÇOIS RACINE
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Photo portrait de Jean-François Racine

Jean-François Racine

2025-02-28T12:25:37Z
2025-02-28T16:06:21Z
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La Sépaq a décidé de faire à nouveau confiance à Resorts of the Canadian Rockies (RCR) pour poursuivre l’exploitation du secteur est du Mont-Sainte-Anne.

• À lire aussi: Les plaines d’Abraham ou le Mont-Sainte-Anne pour le ski de fond

• À lire aussi: Une centaine de citoyens demandent le retrait de RCR dans le secteur est du Mont-Sainte-Anne

Un communiqué a été publié vendredi matin. «La Sépaq est en mesure de confirmer dès maintenant que la Station Mont-Sainte-Anne inc. (SMSA) poursuivra l’exploitation des activités et services actuels du secteur est (ski de fond et vélo de montagne), mais dans un contexte différent.»

Une entente de délégation de gestion devra toutefois être signée. La Sépaq assure que cette nouvelle approche permettra dorénavant d’exiger des conditions de qualité et une reddition de comptes de la part de l’exploitant.

«Sur les conditions de qualité, on va aller à la rencontre des préoccupations des parties prenantes. Actuellement, ils sont propriétaires exploitants, et ça va changer. Nous sommes propriétaires, et la façon de travailler va changer», a mentionné Martin Soucy, PDG de la Sépaq.

Des raisons

M. Soucy précise que la «synergie» avec un opérateur unique est plus simple. «Il y a un prêt à redevance, et le gouvernement doit pouvoir récupérer la somme de 25 M$. Il faut protéger les revenus. M. Julien a bien mentionné que le gouvernement du Québec souhaitait récupérer la couleur de son argent. Il y a aussi les conventions collectives», ajoute le PDG.

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Plusieurs citoyens et organismes se sont mobilisés contre ce choix au cours des dernières semaines.

Le gouvernement du Québec et Station Mont-Sainte-Anne, propriété de RCR, ont annoncé le 17 décembre 2024 un investissement de 100 M$ dans la modernisation des infrastructures de la montagne.

Cette annonce a été faite avant la conclusion des démarches administratives et légales requises entre la Sépaq et RCR pour clore le litige qui les opposait au sujet des terrains du secteur est.

Cette seconde annonce sur le secteur est se fait également avant les ententes qui viseront notamment un transfert de propriété du secteur est vers la Sépaq, ententes qui devraient être signées d’ici le milieu de l’été. La Sépaq affirme cependant que les discussions vont très bien.

La qualité

La Sépaq rendra compte publiquement de ses travaux au cours de l’été 2025.

La qualité des infrastructures devrait être au cœur des priorités selon le PDG. Selon lui, ce ne sont pas tous les clients actuels qui sont malheureux.

«J’ai pris le temps d’aller voir. J’ai vu le chalet. Est-ce qu’il y a de la qualité tous les jours par rapport au prix payé? C’est ça qu’on va essayer d’entendre.»

Le mois dernier, une centaine de citoyens de la Côte-de-Beaupré ont répété aux élus qu’ils ne voulaient plus voir l’entreprise RCR dans le secteur est.

La salle du conseil de la MRC était alors trop petite pour les amateurs de plein air inquiets de l’avenir du secteur est du Mont-Sainte-Anne.

Depuis près de quatre ans, la Sépaq a utilisé la voie des tribunaux pour reprendre le contrôle des terrains situés sur le pourtour de la station.

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Pour RCR, la décision défavorable rendue, qui a été constestée, devait notamment se traduire par la perte des activités de ski de fond et d’une partie des sentiers de vélo de montagne.

En haute saison, le billet journalier de ski de fond au Mont-Sainte-Anne est de 51$, taxes en sus, l’un des plus chers, sinon le plus cher au pays.

Une grande déception pour le Centre de plein air Mont-Sainte-Anne

Les membres du Centre plein air Mont-Sainte-Anne, qui travaillent depuis quelques années pour prendre la relève, sont terriblement déçus de la décision de la Sépaq de continuer de collaborer avec RCR.

« En 2021, le gouvernement a dit qu’il retournait le secteur Est à la communauté et qu’il ferait un plan de développement en accord avec les attentes de la communauté. On est très déçu et on considère que le gouvernement ne respecte pas sa parole », explique Jean-Pierre Dufour, président du conseil d’administration du CPAMSA.

Selon ce dernier, la population va continuer de faire entendre son mécontentement. À son avis, le gouvernement a pris la solution facile.

« L’argent provenant des revenus de la vente des billets de ski de fond va continuer d’alimenter l’exploitant actuel, donc le ski alpin. Ça fait 25 ans que ça dépérit. Comment allons-nous accueillir de nouvelles activités ? », se désole M. Dufour, qui se dit prêt à développer le territoire avec son OBNL.

Son équipe voyait dans les derniers mois une fenêtre d’opportunité pour améliorer la situation du secteur Est « Le gouvernement s’empresse de fermer la porte. Ça n’a pas de sens. »

Pour sa part, le député péquiste de la région de Québec, Pascal Paradis, a encore une fois réclamé plus de transparence dans ce dossier. Il croit que le gouvernement devrait rendre publique les ententes avec RCR puisque des dizaines de millions de dollars des Québécois sont en jeu.

« Nous sommes surpris de voir le gouvernement confier les clés de la montagne et du secteur Est à une entreprise qui a été au fil des 25 dernières années un mauvais citoyen corporatif. On veut savoir pourquoi on continue de leur faire confiance ? Est-ce qu’il y a un lien avec l’annonce de décembre ? Est-ce que ça fait partie des conditions financières que RCR a exigé ? Le ministre Julien doit répondre. »

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