Mont-Sainte-Anne: importante manifestation contre l’exploitation du secteur est par RCR

Nicolas St-Pierre
Plusieurs centaines de personnes se sont mobilisées samedi au Mont-Sainte-Anne dans le but de faire entendre leur mécontentement face à la décision de la Sépaq de maintenir Resorts of the Canadian Rockies (RCR) comme opérateur pour poursuivre l’exploitation du secteur est.
«Ça fait 25 ans que RCR gère la montagne et notre belle forêt de façon inacceptable. Le gouvernement a réussi, après 4 ans d’efforts, à les expulser, ils sont dehors et on ne veut pas qu’ils reviennent!» s’est exclamé Hugo St-Laurent, qui a veillé à la tenue de la manifestation.

«Donnez-nous le secteur est. On est capable de se gérer par nous-même, on n’a pas besoin de gens d’ailleurs», a renchéri Jean-Pierre Dufour, président du conseil d’administration du Centre plein air Mont-Sainte-Anne, dont les membres sont terriblement déçus de la décision de la Sépaq.
Rappelons que, plus tôt cette semaine, plus d’une centaine de citoyens mécontents ont réussi à faire fléchir les élus locaux après une séance houleuse à la MRC de La Côte-de-Beaupré. Ces derniers se sont engagés à mettre de la pression sur le gouvernement du Québec dans le dossier.
Le maire de Sainte-Anne-de-Beaupré, Jacques Bouchard, était d’ailleurs de la mobilisation, lui qui a souligné toute l’importance de celle-ci, tout en assurant que le message avait été entendu.

«Se faire confiance»
Le député de Jean-Talon, également porte-parole du Parti Québécois pour la Capitale-Nationale, Pascal Paradis, a également joint sa voix à celle des manifestants en rappelant que le Mont-Sainte-Anne et le secteur est appartenaient aux Québécois et non à des entreprises d’ailleurs.
«Après quatre ans de litige en justice, gagné par la Sépaq, on confie de nouveau les clés du secteur est à RCR?» a-t-il demandé à la foule, qui s’est empressée de huer.

«Personne au Québec n’est capable d’avoir la moindre information sur les ententes qui ont soi-disant été signées avec RCR. Je demande de la transparence et je demande au gouvernement du Québec de revenir sur ses mauvaises décisions et de considérer les options», a renchéri celui qui croit que la meilleure solution est «de se faire confiance».
Pas de statu quo, selon la Sépaq
Pour sa part, la Sépaq se dit sensible aux préoccupations soulevées par le groupe de citoyens en ce qui a trait à l’historique de gestion du secteur est, mais tient à rappeler «qu’il n’est pas question de maintenir le statu quo».
«La nouvelle entente de délégation de gestion des activités de ski de fond et de vélo de montagne sera assortie de conditions précises pour assurer la qualité de l’offre. RCR devra rendre des comptes. La Sépaq pourra mettre fin à cette entente à des termes périodiques si les conditions ne sont pas remplies», assure-t-on.
On précise également qu’une table d’harmonisation sera constituée pour créer un espace d’échanges et de discussions entre les parties prenantes afin de créer un véritable dialogue entre les utilisateurs, le propriétaire et le ou les exploitants.