Mondial de hockey féminin: un massacre, une intrigue et peut-être une vengeance

Mylène Richard
UTICA, New York | Les quarts de finale du Championnat du monde de hockey féminin devraient offrir un bon spectacle, surtout avec le Canada et les États-Unis en action. Il n’y a pas de laissez-passer pour les demi-finales. Les huit formations toujours en lice joueront ce jeudi pour obtenir une place dans le carré d’as. L’Allemagne et le Japon tenteront d’ailleurs de s’y faufiler pour la première fois de leur histoire. Voici un aperçu des quatre matchs à l’horaire.
• À lire aussi: Mondial de hockey féminin: un cadeau de fête pour Ann-Renée Desbiens?
• À lire aussi: Hockey féminin: Marie-Philip Poulin jouera-t-elle au Mondial de l’IIHF?
Finlande c. Suisse, 10h
Il y a à peine trois jours, les Finlandaises ont vaincu les Suissesses 5 à 2 au tour préliminaire, grâce notamment à une performance d’un but et trois mentions d’aide de la défenseure Jenni Hiirikoski. Ce fut la seule victoire finlandaise à Utica, le pays scandinave terminant quatrième du groupe A, devant la Suisse, seule équipe du tournoi sans point au classement.
À 37 ans, Hiirikoski dispute son 16e Mondial. La capitaine finlandaise détient aussi le record du nombre de matchs joués lors de cet événement, soit 93.
Le pays helvétique attend avec impatience le réveil d’Alina Müller, qui connaît une excellente saison à Boston, dans la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF). Elle n’a qu’un point en quatre matchs au Mondial.
La Finlande a déjà remporté une médaille d’argent, quand elle avait surpris le Canada en demi-finale à la maison en 2019 (en l’absence de Marie-Philip Poulin, blessée). Elle a mis la main sur le bronze à 13 reprises, contre une seule fois pour ses prochaines adversaires.

Tchéquie c. Allemagne, 13h30
Médaillée de bronze lors des deux derniers Mondiaux, la Tchéquie aspire encore au podium. Avec quatre joueuses de la LPHF, dont l’ancienne de Montréal Tereza Vanisova, le talent est au rendez-vous. Katerina Mrazova est cependant blessée.
D’autres prennent la relève de la troupe dirigée par la Canadienne Carla MacLeod, l’entraîneuse du club d’Ottawa, dans LPHF, avec qui évoluent trois Tchèques. Natalie Mlynkova, de l’Université du Vermont, domine étonnamment le tour préliminaire avec six points, dont quatre buts, en quatre matchs, à égalité notamment avec l’Américaine Kendall Coyne Schofield, mais devant les vedettes Alex Carpenter et Hilary Knight.
Il y a aussi Adela Sapovalivova, une joueuse de 17 ans bourrée de talent, qui a cumulé trois points.
Il n’est toutefois pas facile de prédire qui l’emportera, puisque l’Allemagne est demeurée invaincue dans un groupe où l’opposition n’était toutefois pas aussi relevée. Une belle victoire de 1 à 0 conte la Suède. Mais le Japon, la Chine, le Danemark, les deux derniers pays étant relégués, ne sont pas des puissances.
La gardienne Sandra Abstreiter affrontera donc son entraîneuse à Ottawa et quelques-unes de ses coéquipières.

Canada c. Suède, 17h
Est-ce que le Canada pourra percer la muraille d’Emma Soderberg, gardienne de Boston dans la LPHF? Est-ce que la Suède vengera son revers crève-cœur subi au dernier Mondial, aussi en quarts de finale, face à l’unifolié? À Brampton, en Ontario, les Canadiennes avaient réussi à l’emporter 3 à 2 en prolongation. Le 54e tir aura été le bon finalement.
Offensives, avec quatre joueuses dans le top 13 des meilleures pointeuses, puissantes en avantage numérique (4 en 13) et robustes, les Suédoises ne seront pas une proie facile même si elles n’ont pas grimpé sur le podium d’un championnat du monde depuis près de 20 ans (2007).
Elles devront cependant se débrouiller sans l’attaquante Sara Hjalmarsson (2b-2a), suspendue un match pour avoir servi un double-échec au cou de l’Allemande Tabea Botthof.
Du côté de l’unifolié, Marie-Philip Poulin continue d’être dominante au cercle des mises en jeu, malgré une blessure à un genou. Elle est deuxième, avec un taux de réussite de 71,43%, tout juste derrière la Suédoise Hanna Olsson (72,15%).

États-Unis c. Japon, 20h30
Ce quart de finale ne s’annonce pas équitable. Les Américaines pourraient même signer un massacre. Ce ne serait pas une surprise, surtout s’il y a plus de 5000 spectateurs qui les encouragent dans l’Adirondack Bank Center, domicile des Comets d’Utica, le club-école des Devils du New Jersey dans la Ligue américaine de hockey.
Depuis le début du tournoi, 46 620 amateurs ont assisté aux 20 matchs préliminaires. C’est déjà plus que l’ancien record pour un Mondial en sol américain, qui était de 28 605 partisans, en 2012, au Vermont. Si la tendance se poursuit, plus de 70 000 billets pourraient trouver preneur pour le présent championnat présenté dans l’État de New York.
Bref, les chances des Japonaises, qui ont fini troisièmes du groupe B en vertu d’un gain contre le Danemark, de gagner contre les États-Unis, toujours invaincus, sont pratiquement nulles.
Seul point positif, la jeune attaquante de 22 ans Akane Shiga, de l’équipe d’Ottawa, pourrait poursuivre sur sa lancée, elle qui a cinq points en quatre parties.
